Kongo-Central : la directrice du centre Wallonie-Bruxelles échange avec les artistes de Lukala et Kimpese

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La directrice du centre Wallonie-Bruxelles et les artistes de Lukala et Kimpese

Slameurs, danseurs, rappeurs, chanteurs, humoristes, designers, peintres, ils étaient nombreux, une trentaine à répondre à l’appel de Wallonie-Bruxelles pour un échange avec sa nouvelle directrice du centre, Cécile Djunga, pour la promotion de la culture et l’art de la région. A Lukala, à l’Institut de la CILU, les discussions ont tourné notamment autour de la structuration d’une équipe pour mieux conduire sa carrière.

En tout, estime Cécile Djunga, la solution se trouve déjà sur place mais elle doit être encadrée.

« C’est surtout la structure culturelle qui fait défaut. Le fait que les artistes sont un éparpillés, ils ne travaillent pas encore en collectif, c’est important de faire ces rencontres parce qu’au delà de nous, il est important que les artistes se rencontrent, échangent. La solution elle se trouve déjà ici », a souligné la nouvelle directrice du Centre Wallonie-Bruxelles.

Ces opérateurs culturels peuvent pour ce faire compter avec Wallonie-Bruxelles qui du reste n’est pas à sa première collaboration culturelle dans ce coin. Elle a soutenu des écoles, des artistes, organisé des festivals dont Rumba Parade. Une histoire qui existe déjà et qui continue, ajoute Cecile Djunga.

« C’était important pour nous de venir ici parce que la culture ne se limite pas à Kinshasa. C’est important d’aller dans des provinces pour voir ce qui se passe, venir repérer des talents. On est venu rencontrer les artistes mais également pour me présenter parce que je suis nouvelle directrice du centre Wallonie-Bruxelles », a-t-elle expliqué.

Artiste chanteur, participant à ces échanges, Pasta Crime, dit être encouragé à prendre plus au sérieux son travail artistique.

« Nous, artistes, on a besoin de gens pareils pour accompagner l’art. Ce qui m’a impressionné c’est leur souci pour nous artistes de l’intérieur du pays. Wallonie-Bruxelles nous encourage de prendre au sérieux notre travail et de ne pas avoir honte de soi », indique-t-il.

Sélection et collaboration

Les autres grands moments de cette rencontre ont été la sélection d’un artiste slameur parmi les 4 en lice pour représenter Lukala et Kimpese à la compétition provinciale de la discipline, puis le réseautage entre artistes, Wallonie-Bruxelles ou encore le Cercle du savoir, structure relais qui a co-organisé ces assises.

Smith Slamoff, artiste slameur de Lukala, a été sélectionné pour représenter la localité au niveau provincial. Après sa prestation et ceux des concurrents, le jury a décidé de le retenir pour la finale provinciale de Matadi, samedi 5 juillet prochain.

« Je me disais que cette opportunité est venue pour moi. Je devais la saisir. J’irai à Matadi et si Dieu fait grâce, on sera là-bas pour gagner de nouveau », a affirmé l’artiste.

Il a fait un texte pour raconter la RDC dans ce qu’il y a de bon parce que dit-il être congolais, c’est déjà une bénédiction. Cette sélection s’est faite à travers un processus d’écoute, d’échange et de valorisation de la créativité locale. Le Cercle du Savoir a veillé à mettre en avant des jeunes voix talentueuses, en leur offrant une plateforme crédible.

Joyeux Ngoma, écrivain, Initiateur et Président du Cercle du Savoir explique que sa structure a facilité ce dialogue avec la création de cet espace de rencontre.

« Le Cercle du Savoir a joué un rôle clé de facilitateur culturel et éducatif. Nous avons initié le lien entre le Centre Wallonie-Bruxelles et les acteurs locaux de Lukala, en facilitant le dialogue et en créant un espace de rencontre entre les institutions et les talents du territoire. Concrètement, nous avons coordonné la rencontre, identifié les profils artistiques et travaillé en étroite collaboration avec l’Institut de la Cilu, qui a su valoriser les savoirs à travers des performances artistiques de grande qualité », raconte Joyeux Ngoma.

Le tout récemment plébiscité meilleur écrivain de la province du Kongo-Central aux Kongo Awards se réjouit du fait que des artistes qui se connaissaient à peine ont commencé à collaborer, à échanger et à rêver ensemble.

« Il existait déjà une dynamique artistique dans la région, mais le Cercle du Savoir a permis de fédérer les énergies, de structurer cette dynamique et de lui donner une visibilité nouvelle. On peut donc dire qu’un véritable réseau culturel local est en train de naître autour de notre action, avec des perspectives solides. Nous ne créons pas ex nihilo, nous rassemblons, renforçons et projetons les talents vers de nouveaux horizons, en tissant des liens durables entre les artistes, les institutions éducatives comme l’Institut de la Cilu, et les partenaires internationaux comme le Centre Wallonie-Bruxelles », ajoute Joyeux Ngoma.

D’autres événements culturels sont au programme dans la localité de Lukala dont un festival en septembre qui sera coordonné par le Cercle du Savoir. La structure accompagne les élèves de l’Institut de la Cilu qui viennent de finaliser un recueil collectif de nouvelles.

Le Cercle du Savoir entend étendre ses actions dans d’autres villes et milieux scolaires ou artistiques, pour continuer à promouvoir l’éducation, la lecture, l’écriture et l’expression artistique comme leviers de transformation.

Kuzamba Mbuangu, à Lukala