RDC: trois ans après l’instauration de l’état de siège, la société civile de l’Ituri peint un tableau sécuritaire obscure avec plus de 2 000 personnes tuées 

Image d'illustration/Village incendié à Djugu

Trois ans après l'entrée en vigueur de l'état de siège, un régime spécial décrété par le Chef de l'État pour mettre fin aux violences armées en Ituri et au Nord-Kivu, le résultat est loin d'être atteint. Selon la société civile de l’Ituri, l’insécurité et les violences armées se sont répandues davantage sur l’ensemble de la province durant la mesure de l’état de siège. 

Dans une déclaration lundi 13 mai à Bunia, elle dresse un bilan accablant de plus de 2 000 civils tués, des blessés, des kidnappés et plusieurs cas d'incendies. Pour la société civile, les violences ont atteint "un paroxysme" durant les 3 ans de l'état de siège en Ituri.

"Sur le plan sécuritaire, le bilan est de 2 144 personnes tuées, 246 blessés, 489 personnes kidnappées, 2 217 maisons et 19 camions incendiés, en trois ans depuis mai 2021. Durant les 3 ans, les violences en Ituri ont atteint le paroxysme", a dit Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile forces vives de l'Ituri.

Ce bilan est communiqué après une évaluation vendredi 10 mai de la situation avec les composantes de la société civile. Il contredit les propos du gouverneur militaire de l'Ituri qui estime qu’en trois ans, son bilan a réussi à 60 %, affirmant que des menaces qui pesaient sur plusieurs entités ont été mises à l'écart et que des habitants de certaines entités commencent déjà à regagner leurs régions.

Du point de vue infrastructurel, la société civile salue l'asphaltage de la voirie urbaine à Bunia, la modernisation de l'université de Bunia et de l'aéroport national de Murongo, via le financement du gouvernement central.

L'état de siège décrété depuis mai 2021 a placé les militaires et policiers à la tête des entités territoriales décentralisées et des provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Cette mesure exceptionnelle suscitait une lueur d'espoir des populations de ces deux provinces qui espéraient le retour effectif de paix. 

Freddy Upar, à Bunia