Le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) a, dans un rapport rendu public ce jeudi 09 mai à Kinshasa, révélé une gestion opaque de plus de 300 millions USD, entre 2021 et 2023, au parlement de la République démocratique du Congo (RDC). Selon ce rapport, le trésor public a dépensé près de 227,9 millions USD pendant la même période pour rémunérer les sénateurs et les députés nationaux, pour une moyenne annuelle de 74 millions USD.
Selon les chiffres analysés pour les années 2021 et 2022, les sénateurs ont été payés plus que les députés nationaux.
La rémunération des députés a pu connaître une ascension en seulement trois ans, atteignant 10 000 dollars en 2023, selon le CREFDL qui se réfère à la loi de finances et plusieurs autres rapports officiels.
Traitements de base et rémunérations opaques
Selon le CREFDL, les montants destinés à la rémunération des députés et des sénateurs incluent principalement les traitements de base des parlementaires, tels qu'ils sont enregistrés dans les outils budgétaires. Cependant, certains parlementaires perçoivent des rémunérations supplémentaires provenant du « fonds spécial d'intervention », qui ne sont pas clairement retracés dans les rapports de reddition des comptes. De plus, des changements de barème ont été enregistrés au cours de l'année sans le vote d'un collectif budgétaire, soulevant ainsi des interrogations sur la transparence de ces ajustements salariaux.
Double rémunération
Une autre révélation troublante concerne les membres du bureau du parlement. Ces sept membres sont rémunérés à la fois en tant que députés nationaux et en tant que membres du bureau, selon les affectations des crédits indiqués dans les rapports de reddition des comptes pour les années 2021 et 2022. Cette double rémunération soulève des préoccupations quant à l'équité et à la gestion des ressources financières au sein du parlement.
Selon le CREFDL, les rémunérations supplémentaires des députés et sénateurs et la double rémunération des membres du bureau soulèvent des questions fondamentales sur l'équité et la transparence des systèmes de rémunération au sein du parlement congolais.
Cette affaire met également en évidence la nécessité d'une surveillance accrue des finances publiques et d'une plus grande transparence dans la gestion des ressources financières allouées au Parlement.
Ainsi, cette structure appelle notamment au respect de la loi des finances « en ce qui concerne la procédure de décaissement des fonds alloués au parlement ».
Bruno Nsaka