La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) dit suivre de près la situation concernant l’ouverture d’un dossier judiciaire contre le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu, Archevêque de Kinshasa, telle que demandé par le PG près la Cour de cassation. Dans un communiqué publié mardi 30 mars, l’épiscopat appelle les uns et les autres au calme face à ce dossier.
« Le dossier est traité de manière responsable avec les autorités compétentes, dans le respect des textes légaux du Pays, y compris l'Accord-cadre entre la RD Congo et le Saint-Siège, lequel garantit un régime de collaboration loyale et sincère, entre l'Eglise catholique et l'État, au service du Peuple congolais », peut-on lire dans ce communiqué.
Lundi 29 avril, la chancellerie de l'archidiocèse de Kinshasa avait confirmé avoir reçu une lettre du procureur général près la cour de cassation, invitant le cardinal Ambongo à se présenter à son bureau. Cependant, cette invitation est parvenue pendant l'absence de l’archevêque de Kinshasa de la capitale congolaise, qui se trouvait à l'étranger du 23 au 26 avril pour assister à une conférence internationale, explique la CENCO.
« Il ne s'agit donc pas d'un refus à répondre à l'invitation en question ni d'un manque de considération à l'égard de la Justice », martèle la CENCO.
Dans une correspondance du 27 avril 2024, le procureur général près la cour de cassation avait ordonné au procureur général près la cour d'appel de Matete d'ouvrir un dossier judiciaire contre le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, pour des accusations de propos séditieux et pour ne pas avoir répondu à l'invitation du procureur.
Plusieurs voix se sont levées pour condamner cette procédure qui, selon l’opposant Martin Fayulu, constitue « la goutte d'eau qui fait déborder le vase ». Moise Katumbi, arrivé deuxième aux élections de 2023 selon la centrale électorale, dénonçait quant à lui la tentative par la justice congolaise de « museler cette voix des affligés, des pauvres, des victimes de l’injustice, des guerres et de la mauvaise gestion de la chose publique».
Bruno Nsaka