RDC- Sénat : après l'audition sur l'exécution du PDL-145T, Guylain dispose d'un délai de 48 heures pour répondre aux multiples préoccupations des élus

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Guylain Nyembo, Directeur de cabinet du Chef de l'État Félix Tshisekedi. Ph. Droits tiers.

Sous la conduite de son président, Jean-Michel Sama Lukonde, le Sénat a examiné lors de la plénière tenue mercredi 29 octobre 2025 la question orale avec débat adressée au Ministre d'État, Ministre du Plan et Coordination de l'aide au développement Guylain Nyembo par la Sénatrice Isabelle Kabamba. Ses différentes préoccupations ont tourné autour de l'identification des ouvrages réalisés dans  première phase du Programme de Développement Local des 145 territoires. 

Après son exposé, renseigne la cellule de communication du Sénat,  le Ministre d'État en charge du Plan a indiqué qu'avec l'accompagnement de trois agences d'exécution, sur 2100 ouvrages prévus et consolidés au 15 juin 2024, 1011 sont achevés, dont 601 écoles primaires sur 1198 initialement prévues, 340 centres de santé et 70 bâtiments administratifs. Il a également évoqué le retard constaté dans la mise en œuvre du PDL 145 T, une situation due  à la guerre d'agression dans l'Est de la République démocratique du Congo depuis 2022.

Après avoir donné le bilan actualisé, ce membre du gouvernement Suminwa et ancien directeur de cabinet du Chef de l'État Félix Tshisekedi, a révélé devant les élus des élus que le cap se dirige vers la deuxième phase du programme à savoir : relance des économies locales et chaînes de valeur agricoles. 

"Le PDL-145T est un levier essentiel pour transformer durablement nos territoires. Sa réussite dépend de notre capacité collective à conjuguer nos efforts et à mobiliser les ressources nécessaires." Guylain Nyembo

Le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde a, conformément à l'article 168 du règlement intérieur de la Chambre haute, ouvert le débat suite aux réponses du Ministre d'État Nyembo. Vingt-six sénateurs ont pris la parole, demandant des éclaircissements sur le PDL 145 T. Selon toujours, la cellule de communication du Sénat, un délai de 48 heures a été accordé au Ministre d'État pour revenir avec des réponses précises afin de rencontrer les préoccupations des élus des élus. 

"Cette question orale avec débat avait pour objectif d'avoir les données mises à jour, actualisées étant donné que lorsque nous revenons de nos vacances parlementaires  nous avons quand même du mal à concilier ce qui se trouve dans le document et les exécutions physiques sur terrain, c'est ce différentiel qui a conduit aujourd'hui qu'on puisse inviter le Ministre d'État, Ministre du Plan et Coordination de l'aide au Développement Guylain Nyembo Mbwizya pour éclairer la lanterne et la religion des sénateurs sur cette question" a fait savoir à la presse à l'issue de la plénière le sénateur Baby Vangu Ki-Nsongo. 

Cet élu de la province du Kongo Central est revenu sur la nécessité de diversifier les sources de financement pour la matérialisation de ce projet. Pour Baby Vangu Ki-Nsongo, compter uniquement sur le financement extérieur rend davantage ce programme vulnérable. 

"J'ai insisté sur le fait que on se retrouve dans une position de double vulnérabilité du fait que nous dépendons, le programme dépend des ressources extérieures qui peuvent s'arrêter à tout moment et qui ne peuvent pas nous permettre en tant qu'État de faire quoi que ce soit, c'est ainsi que j'ai préconisé le fait qu'il fallait essayer de réduire cette vulnérabilité, le gouvernement doit mettre en place une stratégie d'atténuation des risques parce-qu'on est exposé à ce risque et si jamais nous n'explorons pas d'autres pistes de solution, d'autres voies de financement nous nous retrouvons dans une position de fragilité parce-que un moment à l'autre ce programme peut s'arrêter, il faut voir aussi dans quelle mesure la contribution prévue dans le budget soit mise à contribution, soit mobilisée de manière à ce que ces contributions servent au financement de ce programme important"a ajouté Baby Vangu Ki-Nsongo, sénateur

Le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T) exécuté par le gouvernement, est une initiative phare du Président Tshisekedi visant à réduire les inégalités territoriales, stimuler les économies locales et améliorer les conditions de vie des populations à travers des investissements concrets dans les écoles, centres de santé, routes et points d’eau potable. Il a été lancé à l'époque du premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. 

La mise en œuvre du PDL-145T est supervisée par trois Agences d’Exécution : le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Bureau Central de Coordination (BCeCo) et la Cellule d’Exécution des Financements en faveur des États Fragiles (CFEF). Le financement du programme, évalué à 1.665 milliards de dollars américains, est principalement assuré par le Gouvernement congolais, avec une contribution partielle des allocations des Droits de Tirage Spéciaux du Fonds Monétaire International. Les premiers volets du programme concernent la construction, la réhabilitation et l’équipement d’écoles, de centres de santé et de bâtiments administratifs.

Après avoir soulevé des irrégularités dans son exécution, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) a mobilisé en juillet dernier les parlementaires notamment députés nationaux pour exiger la redevabilité dans le cadre du projet de développement local des 145 territoires (PDL-145 T). L'objectif est d'inciter les élus du peuple à endosser et s'approprier les résultats du rapport du Crefdl et à demander des comptes à tous ceux qui ont géré le PDL-145 T dans sa première phase.

Clément MUAMBA