La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) a, dans un communiqué mardi 16 avril, exprimé son indignation à la suite du refus imposé au Cardinal Fridolin Ambongo d’accéder au salon VIP de l’aéroport international de N’djili, dimanche 14 avril, alors qu’il est détenteur d’un passeport diplomatique.
Selon cette organisation de défense des droits de l'homme, d’aucuns pensent que ce traitement infligé au Cardinal serait lié à ses différentes prises de position sur la gouvernance du pays dont la plus récente est celle faite lors de son homélie de la veille de Pâques au cours de laquelle il a dénoncé entre autres le comportement des dirigeants politiques congolais sur la situation de l’insécurité à l’Est, le manque de cohésion nationale dû à l’absence de dialogue.
" Pour la VSV, que les propos du Cardinal aient plu ou pas à certaines autorités congolaises, rien ne pouvait justifier un tel acte qui aujourd’hui a malheureusement attiré l’attention du monde sur la RDC alors que l’attention des médias nationaux et internationaux sur la RDC devrait plus être portée sur l’agression dont celle-ci est victime de la part du Rwanda sous couvert du M23", dit la VSV dans son communiqué.
Tout en condamnant cet acte, la VSV invite les autorités congolaises à faire cesser toute instrumentalisation des services de sécurité commis à l’aéroport et à veiller à ce que ce genre d’acte qui nuise plus à l’image du pays plutôt qu’à la victime ne se reproduise dans l’avenir.
Le Cardinal a été victime de cette interdiction à son arrivée à l’aéroport de N’djili en partance pour Rome, en Italie en vue de participer à une réunion du C9 (le Conseil des cardinaux qui assistent le Saint Père, Le Pape dans le projet des réformes de l’Eglise catholique). Suite à cette interdiction, le Cardinal a été contraint de rejoindre la salle d’attente des passagers ordinaires pour pouvoir effectuer son déplacement.
Avant la VSV, dans un communiqué de presse, la chancellerie de l’Archidiocèse de Kinshasa a également réagi en dénonçant le traitement "dégradant". L'église catholique a rappelé que le Cardinal, détenteur d'un passeport diplomatique, bénéficie d'un statut reconnu même à l'international.
Du côté politique, si le gouvernement a préféré garder silence à la suite de cet incident, Martin Fayulu Madidi et Ensemble pour la République de Moïse Katumbi ont dénoncé cet acte considéré comme un « manque de respect » envers le Cardinal Ambongo et a mis en garde contre toute tentative de "dérive dictatoriale en RDC".
Clément MUAMBA