RDC : le ministère de la Santé et ses partenaires s'engagent à réduire sensiblement le choléra à l'horizon 2027

Le Programme national d'élimination du choléra et autres maladies diarrhéiques (PNECHOL-MD), du ministère de la Santé, a présenté ce mardi à Kinshasa un plan stratégique multisectoriel d'élimination du choléra et de contrôle des autres maladies diarrhéiques (PMSEC 2023-2027).

Devant plusieurs partenaires techniques et financiers, parmi lesquels les missions diplomatiques à Kinshasa, Dieudonné Muamba, directeur général de l'Institut national de la Santé publique (INSP), un des représentants du gouvernement à ces assises, est revenu sur l'urgence de ce plan, qui vise à réduire de manière significative la morbidité et la mortalité causées par le choléra en République démocratique du Congo (RDC).

« La problématique du choléra est une urgence humanitaire dont les risques de propagation dans les autres pays, surtout en cette période de pluie et d'inondations signalées dans les pays de la région, sont importants. Le pays, en se dotant de ce plan quinquennal, qui est un plan inclusif et participatif, voudrait mettre plus l'emphase sur les actions durables et pérennes. C'est pourquoi nous pensons qu'il est grand temps d'agir autrement, si nous voulons réellement que la RDC atteigne cet objectif : l'élimination du choléra à l'horizon 2030 », a-t-il indiqué.

Le choléra, plus qu'un fléau pour la RDC

Au cours des 11 premières semaines de 2024, au moins 132 personnes contractent le choléra chaque jour et deux en meurent, a révélé Placide Welo, directeur du PNECHOL-MD. Selon lui, 85% des cas sont concentrés dans les provinces du Nord-Kivu, Haut Katanga et Haut Lomami. L'épidémie a déjà fait plus de 181 décès dans 78 zones de santé des 8 provinces, sur 10 119 personnes touchées.

Par ailleurs, la RDC fait partie des 3 premiers pays avec le plus de cas de choléra en Afrique. Elle est aussi dans le top 5 mondial en termes de cas notifiés chaque année depuis 2013.

Selon le PNECHOL-MD, les conflits et les déplacements des populations, les manques d'eau potable et d'hygiène ainsi que le mauvais assainissement jouent un rôle prépondérant dans la propagation exponentielle du choléra.

PMSEC 2023-2027 : un plan pour une réponse multisectorielle

Chiffré à 192 526 080 dollars américains, le PMSEC 2023-2027 vise notamment à réduire de 3 le nombre de flambées épidémiques de choléra par zone de santé, réduire de 80% le nombre de cas suspects de choléra, réduire de 90% le nombre de décès causés par le choléra à l'horizon 2027.

Le plan prévoit des interventions dans plusieurs domaines clés dont  le WASH durable pour améliorer l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène, Vaccination, communication et engagement communautaire pour sensibiliser les populations aux bonnes pratiques d'hygiène et, enfin, la surveillance épidémiologique.

Le plan préconise également une collaboration étroite entre tous les acteurs impliqués.

Bruno Nsaka