RDC-Masisi : la cité sinistrée de Mweso se vide de ses habitants au lendemain des explosions ayant causé plusieurs morts et blessés parmi les civils

Les collines de Masisi vues à partir de Sake
Les collines de Masisi vues à partir de Sake

Au lendemain des explosions ayant causé morts d'hommes ainsi que des blessés à Mweso, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), cette cité située à une vingtaine de Kitshanga se vide de ses habitants. Ces derniers craignent d'autres éventuels bombardements, après des messages distillés dans l’opinion par les protagonistes (coalition Wazalendo-FARDC et M23/RDF) demandant aux habitants de quitter la cité. 

« La population est en train de fuir. Ce matin-ci, tous les habitants qui se sont réfugiés à l'hôpital et à la paroisse fuient. Ils ont peur et sont en train de se diriger en masse vers Kashuga. D'autres vers Nyanzale. Il y a ceux qui se dirigent vers Rugarama-Kashanja et même vers Kitshanga. La course à moto a pris de l'ascenseur. La course à moto que payaient deux clients à 6 000 se négocie à plus de 30 000 FC. De Mweso à Goma, on débourse 120 000 FC au lieu de 40 000 FC », a témoigné un acteur de la société civile locale. 

Et d’ajouter : 

« Il y aurait un appel des deux côtés des protagonistes à la population à vider la cité, suite aux explosions d'hier. Des bombes tombent partout. Les humanitaires se déplacent également. Il y a l'ambulance qui évacue aussi des malades qui sont dans un état critique. Les malades qui ont encore de la force pour marcher font le pied avec d'autres déplacés. On nous a donné trois heures pour quitter Mweso. Raison pour laquelle, nous sommes en train de voir comment partir ». 

Pour l’instant, il est toujours difficile d’affirmer avec précision qui contrôle la cité de Mweso. Le contrôle de cette entité serait, cependant, partagé entre les deux parties aux combats. Des sources locales renseignent, toutefois, qu'une accalmie relative est observée depuis le matin dans la cité. 

« Je suis précisément à Mweso vers l'hôpital. La cité est divisée en deux. Il y a une partie contrôlée par la coalition Wazalendo-FARDC et une autre contrôlée par le M23. Ce dernier occupe la partie qui part de chez le chef de localité jusqu'à l'hôpital. Tandis qu'après avoir franchi le pont Kifukutu jusqu'au quartier Marché, ce sont les Wazalendo et FARDC qui contrôlent. Le M23 est en train de se renforcer en hommes et munitions », témoigne un habitant de Mweso joint par ACTUALITE.CD alors qu’il s’apprête à quitter la cité. 

Dans un communiqué publié ce même jeudi à Goma, l’état-major de la 34e région militaire a accusé le M23 d’avoir bombardé les habitations des civils à Mweso tuant 19 personnes et blessant 27 autres. Pour les FARDC, il s'agit d'un acte terroriste commis en violation du Droit international humanitaire. L’armée rassure, toutefois, la population de sa détermination à bouter hors du territoire national l’armée rwandaise et ses alliés du M23. 

Jonathan Kombi, à Goma