Affrontements entre Wazalendo-FARDC et M23 à Mweso (Masisi): plusieurs morts et blessés enregistrés dans des explosions

Une bombe d'aviation découverte à Kididiwe, ancien bastion des ADF
Une bombe d'aviation découverte à Kididiwe, ancien bastion des ADF

Le bilan est lourd à la suite des affrontements de ce jeudi 25 janvier entre la coalition Wazalendo-FARDC et le M23 à Mweso, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu). Des morts et des blessés ont été enregistrés parmi les civils. Des sources locales évoquent des chiffres allant jusqu’à une vingtaine de morts et des dizaines de blessés à la suite des explosions d'obus dans cette agglomération. Jusqu'à ce jeudi soir, difficile de confirmer qui, parmi les belligérants, contrôle Mweso centre.

Selon plusieurs sources contactées depuis la cité de Mweso, dans le groupement Bashali Mokoto, une bombe est tombée en début d'après-midi sur une maison où s’étaient réfugiés plusieurs dizaines de personnes. Une autre explosion est tombée dans l’enceinte d'une église protestante où elle a également causé des dégâts.

« Nous déplorons ces dégâts majeurs enregistrés aujourd’hui à Mweso. Au moins dix civils ont été tués lors de l’explosion d'un obus. Ce sont des gens qui sont allés se cacher dans une maison construite croyant se mettre à l'abri des balles qui crépitaient de partout. On ne sait pas encore qui a lancé la bombe. Une autre explosion a fait des morts et des blessés dans l'enceinte de l’église CEPAC de Mweso », témoigne à ACTUALITE.CD une source à Mweso qui a gardé l’anonymat pour raison de sécurité. 

Le Prince Jacques Bashali de la chefferie des Bashali qui cite des sources hospitalières précise qu’au moins 27 civils ont été tués et 21 autres blessés. Il invite les autorités à plus de responsabilités.

« Les sources médicales contactées avancent un bilan de 27 morts et de 21 blessés. Les bombes sont tombées sur des habitations à quelques heures de marche de Mweso centre. Nous déplorons cette situation. Nous demandons aux autorités de tout mettre en œuvre en vue de mettre fin à cette aventure du M23 qui ne cesse de créer morts et désolations dans l'Est du pays », dit pour sa part le prince Jacques Bashali, notable du territoire de Masisi joint par ACTUALITE.CD.

Le président de la société civile de la chefferie des Bashali, Toby Kahangu, lui, appelle à l'ouverture d’une enquête  afin de déterminer l'origine exacte de ces explosions ayant causé des morts pour que les auteurs soient sanctionnés.

« Nous exigeons des enquêtes sérieuses en vue de savoir quelle est la vraie origine de ces obus. Jusqu’à cet instant, les combats se poursuivent. Des détonations d’armes lourdes et légères se font toujours entendre. Les autorités ont du pain sur la planche. Il est plus que temps de mettre fin à cette situation d’insécurité qui n'a fait que trop durer. Nos compatriotes en souffrent énormément », recommande Toby Kahangu, président de la société civile de la chefferie des Bashali. 

Les affrontements se poursuivent jusque ce jeudi soir dans la cité de Mweso. La situation demeure confuse.

Mercredi soir, les jeunes patriotes dits « Wazalendo », appuyés par les FARDC ont réussi à déloger le M23 de plusieurs collines surplombant la cité de Mweso. Repris depuis la matinée de ce mercredi, les combats opposant les deux parties se sont poursuivis jusqu'au soir et les Wazalendo ont été visibles à Mweso centre, selon plusieurs sources dans la région. Nombreux habitants qui se sont déplacés sont toujours dans leurs milieux de refuge, dont à l’hôpital général de référence de Mweso et à la paroisse catholique locale. 

Cette reprise des hostilités intervient alors que les forces de la communauté de développement de l’Afrique australe (SAMI DRC) s’apprêtent à lancer, aux côtés des FARDC, une offensive contre le M23/RDF. Le secrétaire exécutif de la SADC, Elias Magosi, a, d'ailleurs, séjourné, tout récemment, à Goma en vue d'installer formellement cette force et de se rassurer de son efficacité sur le terrain. 

Jonathan Kombi, à Goma