Une nouvelle audience s’est tenue ce vendredi 22 décembre à la prison centrale de Makala dans le procès Stanis Bujakera. La séance du jour devait se focaliser sur l’examen du rapport de l’expert du tribunal. Ce rapport n’étant pas encore rendu à ce jour, l’affaire a été renvoyée au 12 janvier prochain.
“ On retient que nous devions en principe examiner le rapport d’expertise qui devait se retrouver au dossier. Nous sommes arrivés, nous avons tous constaté que le rapport d’expertise n’avait pas été déposé. Le tribunal nous dit qu’il doit y avoir une remise pour qu’on laisse à l’expert le temps de déposer son rapport ”, a expliqué Me Yana du collectif de Stanis Bujakera.
Par ailleurs, la défense de stanis bujakera dit avoir été surprise d’apprendre de la bouche du ministère public et pas de la cour que l’ANR avait déposé le sceau et le spécimen de signature qu’elle qualifie de vrais, alors que c’était une de ses demandes adressées au tribunal depuis le premier jour.
“ Nous avons fait observer au ministère public que ce n’était pas bien de sa part de dire qu’il est au courant que l’ANR a déposé son rapport, parce que comment lui, est au courant. Nous avons émis des réserves sur le fait qu’il y ait pu avoir subordination de témoins ”, fait savoir l’avocat.
Et d’ajouter :
“Le tribunal avait demandé à l’expert de faire un certain nombre de choses, on a appris qu’il était sur le point de remettre son rapport. Comment va-t-il apprendre que des éléments nouveaux sont apportés ? Nous sommes en train de craindre que la rapport de l’expert soit incomplet, inachevé ”.
Pour Me Yana, l’expert doit venir se présenter. Il précise que la loi dit que l’expert doit informer le premier jour de son expertise et doit inviter les parties. “ Nous lui avons écrit, il n’a pas répondu”, conclut-il.
Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint de Actualité.cd et correspondant du magazine Jeune Afrique ainsi que de l’agence Reuters est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat », « propagation de faux bruits », et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». Lors de l'audience du vendredi 1er décembre, ses avocats ont dénoncé la désignation d’un expert agréé par le tribunal qui est aussi greffier devant les mêmes juridictions pour la contre-expertise au vu des incohérences dans le dossier de l’instruction. La défense exige plutôt un expert indépendant et compétent car; pour elle, une contre-expertise par un expert qualifié permettrait de prouver l’innocence de son client, en exposant les faiblesses dans ce dossier.