RDC : à la veille des élections, le gouvernement s’exprime sur l’annulation de la MOE de l’Union Européenne qui avait « une technologie susceptible de pénétrer le système électronique de la CENI »

Les membres de la MOE UE lors d'une conférence de presse à Kinshasa
Les membres de la MOE UE lors d'une conférence de presse à Kinshasa

A la veille des élections, le Vice-premier ministre de l’intérieur, Peter Kazadi est revenu sur les raisons de l’annulation de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE UE) fin novembre dernier. Lors d’une conférence de presse ce mardi, il a indiqué qu’en lieu de venir observer les élections, les experts de l’UE s’étaient munis des machines « susceptibles de pénétrer le système de la CENI ».

« Le gouvernement a lancé les invitations à des organisations internationales pour observer les élections mais certaines de ces organisations se sont amenées avec une technologie susceptible de pénétrer le système électronique de la CENI, capable de manipuler les résultats des élections. Ayant découvert ce comportement, le gouvernement de la République a invité les responsables de cette organisation, l’Union Européenne, pour leur montrer que les matériels qu’ils avaient amenés ne cadrent pas avec la mission d’observation », a-t-il indiqué.

La mission de l'UE était composée de 13 experts électoraux, avant d'être complétée par l'ajout de 42 observateurs à long terme. « Vous ne pouvez pas venir observer avec des machines susceptibles d’accéder aux données de la CENI. Je ne pense pas que cela se soit déjà produit dans le monde », a martelé M. Kazadi faisant allusion notamment des téléphones satellitaires et des kits Internet.

Mais les discussions avec les autorités au sujet des matériels qui ont été bloqués aux douanes n’ont pas connu de dénouement poussant l’UE à annuler sa mission.

« Lorsqu’ils ont vu que nous avons découvert cette situation, ils ont décidé de changer le format de leur mission pour nous dire qu’ils ne devraient plus se déployer à travers le pays mais qu’ils pouvaient faire l’observation à partir de Kinshasa », a conclu le Vice-premier ministre de l’intérieur.

En revanche le gouvernement a accrédité les missions d’autres organisations régionales et continentales, à savoir l’Union africaine, la SADC, la CIRGL. La mission d’observation de l’EAC n’a pas été validée en raison des tensions entre la RDC et certains pays membres de cette organisation est-africaine.