Kwamouth de plus en plus asphyxié: Suite à l'impossibilité du trafic sur l'axe routier Kwamouth-Masiambio, la cité se ravitaille uniquement via le fleuve Congo

Le trafic n'a pas toujours repris sur l'axe routier Kwamouth-Masiambio dans la province de Mai-Ndombe depuis deux mois, malgré la reprise de cette voie par les FARDC après son  occupation par la milice Mobondo.

Les produits agricoles sont rares à Kwamouth car les activités champêtres sont impossibles suite à l'occupation des forêts par la milice. L'agriculture constitue l'activité principale dans cette partie de la province de Mai-Ndombe. 

Actuellement, le territoire de Kwamouth se ressource via le fleuve Congo. Les produits proviennent notamment du territoire de Mushie et de la province du Kwilu pour qui Kwamouth était autrefois le grenier agricole dans la région. 

Encore une autre difficulté, les embarcations provenant de ces coins n'accostent pas sur la rive de la cité de Kwamouth, les vendeuses sont obligées de les suivre en pleine navigation sur le fleuve à leurs risques et périls pour acheter et revendre à la cité, témoigne la société civile locale. 

"Les produits proviennent de Mushie et des autres villages. Les embarcations n'accostent plus à Kwamouth. Si ça ne vient pas de Mushie, ça vient du Kwilu. Quand les embarcations passent sur le fleuve, les mamans suivent en pleine eau pour acheter et venir revendre", déclare Martin Suta, président de la société civile de Kwamouth. 

Cette situation est à la base d'une hausse considérable des prix des produits agricoles dans la cité. C'est notamment le cas d'un sac de manioc qui passe de 45. 000 FC à 80. 000 FC, un sac de maïs de 55. 000 FC à 85. 000 FC, alors que le sac de braise de 12. 000 FC se vend à 19. 000 FC. Les prix de certains autres produits ont simplement quintuplé. Nous citons les feuilles de maniocs dont une botte est passée de 100 à 500 FC, pareil pour les légumes. 

La société civile estime que si la situation sécuritaire précaire persiste, une crise économique va totalement s'installer à la cité de Kwamouth avec des répercussions sur la vie des habitants. 

"Si la situation persistait, Il y aura des morts d'hommes. Il y aura des conséquences dramatiques. La situation est grave. Nous demandons au gouvernement de prendre des dispositions pour sauver la vie humaine à Kwamouth", conclut Martin Suta. 

Le territoire de Kwamouth est le théâtre de violences depuis juin 2022 suite au conflit entre les Teke et les Yaka. Un an et six mois écoulés, des poches d'insécurité persistent encore. C'est notamment le cas de l'axe routier Kwamouth-Masiambio et des villages environnants la RN 17, reliant Kinshasa à Kwamouth et à Bandundu-Ville. 

Jonathan Mesa, à Bandundu