RDC : développement durable de la filière "élaeïcole" au centre d'une table ronde organisée à Kinshasa

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Palmelit RDC fournisseur des semences, Indigo société spécialiste des ventes des produits phytosanitaires et Rentec l'un des principaux fabricants de machines de traitement des déchets et d'extraction d'huile de palme ont organisé une table ronde lundi 27 novembre 2023 autour du thème : "Développement durable de la filière élaeïcole en République Démocratique du Congo".

Cette table ronde organisée au Cercle Français de Kinshasa a réuni les différents acteurs majeurs œuvrant dans la filière palmier à huile en République Démocratique du Congo notamment les agro-industries, les petits producteurs, les bailleurs des fonds et les managériaux pour discuter de l'évolution de la filière en RDC et parler des innovations en termes des intrants et semences améliorées sur le marché mondial et Congolais.

Le thème de cette deuxième édition étant le développement durable, soulignent les organisateurs, la RDC a ce potentiel d’augmenter la production tout en préservant sa couverture forestière. Pour cela, il est important d’augmenter les rendements par hectare pour diminuer la pression sur la forêt primaire.

"Premièrement nous mettons sur le marché des semences de haute performance, haute valeur technologique qui produisent de très haut rendement c'est-à-dire que si les agriculteurs, les producteurs utilisent ces variétés améliorées, ils vont pouvoir sur un hectare avoir de très bon rendement. Aujourd'hui la moyenne est autour de 3 à 4 tonnes d'huile et on peut aller à plus que ça, ce qui n'est pas le cas par rapport à la moyenne en RDC ou les agro industries arrivent à peine à 2 et les petits paysans à moins d'une tonne par hectare. Nous sommes là justement pour démontrer à ces acteurs le potentiel de ce matériel végétal en termes de productivité. Nous avons certains de nos planteurs qui ont des blocs de plus de 20 tonnes avec un taux d'extraction de 25% voir plus. L’idée est de partager cette technologie aux autres producteurs surtout les plus petits avec l’appui des bailleurs afin de le faire sortir de la pauvreté surtout car beaucoup d’entre eux dépendent de cette culture depuis des nombreuses années", a expliqué devant la presse Joseph Mbakam Mingina, Ingénieur d'Affaires, Responsable du marché des Semences Améliorées chez Palmelit en RDC.

La filière elaéicole étant une filière importante de la vie nationale, Joseph Mbakam Mingina, ingénieur d'affaires a rappelé la nécessité pour le gouvernement de changer son mode opératoire afin de booster ce secteur créateur d'emplois et des richesses. 

"Le gouvernement, les autorités Ils sont au courant, ils connaissent le potentiel qu'il y a autour de ce secteur mais jusque-là le gouvernement intervient souvent dans le cadre des projets avec des organismes internationaux et pourtant les projets des bailleurs des fonds ont des durées limitées ce qui ne permettent pas parfois de faire un suivi à long terme parce que nous parlons ici de culture pérenne. Après 3 ou 4 ans, il y a la production mais le projet prend fin qu'est ce que les petits planteurs vont continuer à faire avec la production brute sans l’industrialisation et des moyens d’écoulement sans parler du besoin permanent en terme de suivi agricole qui nécessite des appuis ? Il faut que le gouvernement puisse s'impliquer comme dans d'autres pays africains pour que la filière soit réellement dynamisée", a plaidé Joseph Mbakam Mingina, ingénieur d'affaires dans son intervention.

Cette table ronde en rapport avec la filière olaéicole est à sa deuxième édition après celle organisée en 2021, Joseph Mbakam Mingina croit fermement à l'organisation des pareilles activités afin d'interpeller le pouvoir public et conscientiser les différents acteurs sur la nécessité de booster et encadrer ce secteur 

"Oui, parce que aujourd'hui comme je le présentais. On a pu planter un peu plus de 5 000 hectares en une année ce qui n'était pas le cas ça veut dire que quelque chose est entrain de changer mais la demande est au-delà de 5 000 hectares, la demande minimum serait de 10 000 hectares mais la vraie demande serait de plus de 30 000 hectares chaque année parce que le Congo subit un problème de taux de croissance démographique très élevée autour de 3 millions d'habitants chaque année alors si on est déficitaire présentement c'est-à-dire que dans les années prochaines on serait encore de plus en plus déficitaire alors des décisions doivent être prises présentement pour pouvoir déjà palier à ce problème qui se présente à moyen et long terme", a fait remarquer l'expert Joseph Mbakam Mingina.

Au cours de cette table ronde, des sociétés évoluant dans ce secteur ont exposé sur leur fonctionnement et kes différentes prouesses réalisées. C'est le cas des Plantations et Huileries du Congo (PHC), une entreprise privée agricole spécialisée dans les plantations d’huile de palme. Dans un autre registre, la banque Equity BCDC et les structures d'appui aux projets sont revenues sur les critères et conditions pour obtenir des financements dans la matérialisation des différents projets dans ce secteur.

Clément MUAMBA