Procès Stanis Bujakera : le tribunal accède finalement à la demande de contre-expertise

Portrait de Stanis Bujakera
Portrait de Stanis Bujakera

Ce vendredi 17 novembre, a eu lieu la quatrième audience du procès Stanis Bujakera à la prison Makala où le journaliste est en détention depuis plus de deux mois. Le tribunal a finalement accédé à la requête de la défense, de contre-expertise compte tenu des multiples contradictions de l’accusation.

« Nous sommes heureux de saluer la décision du tribunal qui a accédé à nos demandes de contre-expertise, de comparution et de production de vrai sceau de l’ANR, sceau supposé contrefait et de la personne dont le spécimen aurait été imité.», a indiqué Me Jean-Marie Kabengela, un des avocats de Stanis Bujakera.

La défense avait, lors de la précédente audience demandé de nommer deux experts : Gary Miller, expert canadien de la lutte contre l'espionnage numérique et Emmanuel Gontcho, expert congolais et directeur général de l’agence G&G, avait indiqué Me Ndikulu Yana, porte-parole du collectif d'avocats de Stanis Bujakera.

« Il nous revient maintenant de passer au greffe pour les formalités de dactylographie de ce jugement avant dire droit afin qu’il soit signifié aux personnes désignées experts. L’audience a été remise de deux semaines pour que les experts désignés soient notifiés et de jugement et qu’ils viennent d'être identifiés pour s’attendre à signer le devoir qu’ils doivent accomplir», a précisé Me Jean-Marie Kabengela.

La contre-expertise apportera entre autres la manifestation de la vérité en ce qui concerne la prévention de fabrication de sceau de l’Agence nationale de renseignement (ANR) retenue contre Stanis.

Contexte

Arrêté le 8 septembre dernier à l’aéroport de N’djili à Kinshasa, Stanis Bujakera est poursuivi pour un « faux document » attribué à l’ANR sur base duquel un article de Jeune Afrique non signé par Stanis, retrace le rôle qu’aurait joué le service de renseignement militaire dans l’assassinat du député et opposant Chérubin Okende. Le journaliste est accusé de « faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat », « propagation de faux bruits », et « transmission de messages erronés et contraires à la loi ». Il a été détenu quelques jours dans les cachots de la police puis du tribunal de paix avant d'être envoyé à la prison Makala le 15 septembre dernier. La détention avait été confirmée pour 15 jours pour des besoins d’enquête par le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe. Depuis, aucune nouvelle décision pour renouveler sa détention avait été prise, ce qui selon ses avocats la rend irrégulière. Bujakera est en prison depuis plus de deux mois.