Lors de son discours devant la 78e Assemblée générale des Nations-Unies, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a appelé à la création d'un marché du carbone équitable. Il a également exprimé son soutien à l'idée de développer des partenariats mutuellement bénéfiques entre l'État et le secteur privé.
"La République Démocratique du Congo demande aux Nations-Unies et à la communauté internationale de prêter une attention particulière aux revendications légitimes de l'Afrique. Dans ce cadre, mon pays appelle à la création d'un marché du carbone équitable, avec des prix incitatifs, tout en renforçant l'efficacité des financements climatiques. Nous espérons une mise en œuvre rapide de l'article 6 de l'accord de Paris et soutenons l'idée de partenariats mutuellement bénéfiques entre l'État et le secteur privé", a déclaré Félix Tshisekedi.
Il a ajouté : "C'est dans cette optique que la République Démocratique du Congo réitère sa volonté de coopérer avec tout partenaire public ou privé pour valoriser ses minerais stratégiques dans le cadre de la transition écologique. Nous avons pris des engagements courageux, notamment celui de consacrer 30 % de la superficie de notre territoire national à la préservation de la biodiversité, ainsi que de soumettre une contribution prévue et déterminée comportant des mesures d'atténuation axées sur quatre secteurs prioritaires : l'agriculture, les forêts, l'énergie et le transfert de technologies, ainsi que des mesures d'adaptation."
Félix Tshisekedi a souligné l'importance du sommet africain sur le climat qui s'est tenu à Nairobi au Kenya en septembre dernier, dirigé conjointement par l'Union Africaine et le Kenya. Il a qualifié cette initiative de "salutaire et très opportune", montrant la détermination de l'Afrique à jouer un rôle actif dans la résolution des problèmes liés au changement climatique et à l'économie verte.
Il a également évoqué les demandes des Africains, notamment la réforme du système financier international pour plus d'équité, la restructuration et l'allègement de la dette des pays africains, la transformation locale des produits et la mise en place d'une taxe sur le carbone, y compris sur le commerce des combustibles fossiles ainsi que sur le transport maritime et aérien.
La République Démocratique du Congo, riche en ressources naturelles et environnementales, considère qu'elle peut jouer un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique. Le pays a entrepris des réformes pour atteindre cet objectif, notamment l'adoption d'une loi intégrant des mesures de lutte contre le changement climatique, la création d'une taxe carbone et la mise en place d'une Autorité de régulation du marché du carbone.
Cependant, le Président Tshisekedi a averti que tout retard dans la mise en place du cadre institutionnel et légal approprié serait préjudiciable à la RDC.
Clément MUAMBA