3.955 soit seulement 17% des femmes contre 19.698 hommes, (83%) ont été présentés sur un total de 23.653 dossiers déclarés recevables par la CENI, en ce qui concerne les candidatures aux législatives nationales. Fifi Baka du mouvement "Rien sans les femmes" estime qu’il faut capitaliser l’avancée et repenser les stratégies de plaidoyer.
« Avec la mesure incitative qui a été prise au niveau du parlement, nous pensions que les responsables des partis politiques allaient faire preuve de plus d’appropriation des textes juridiques pour aligner plus de femmes. Mais, cela n’est pas le cas. Nous sommes déçus, mais pas découragés » explique cette dernière.
Et de renchérir, « lorsque nous avons mené le plaidoyer au niveau du parlement, notre argumentaire était basé sur l’alignement paritaire des hommes et des femmes sur des listes électorales conformément à l’article 14 de la Constitution. Et nous avons également demandé des mesures de contrainte pour les partis politiques qui ne se conformaient pas à cette disposition. Nous avons été confrontés à des députés très résistants, peu ouverts au plaidoyer pour accroître la représentativité des femmes en politique. Ce qui a donné lieu à une mesure incitative qui finalement est faiblement prise en compte. Le Changement est un processus. Nous espérons donc que lors de la prochaine révision de la loi, nous pourrons obtenir gain de cause par rapport à nos attentes mais cela va nécessiter de repenser nos stratégies au niveau des organisations féminines ».
Lire : RDC- réforme de la loi électorale : des ONGs entament 10 journées de sit-in au palais du peuple
« Capitaliser »
Pour ce point Focal de Rien Sans les Femmes à Kinshasa, il faut investir sur les candidates et accentuer le plaidoyer au niveau des élections municipales.
« Il y a certes une nette amélioration du taux de participation des femmes en tant que candidates. Nous allons capitaliser cela. Nous attendons de la CENI la publication des listes définitives pour les former, renforcer les capacités par le coaching et un appui concret sur terrain pour maximiser leurs chances de gagner. Pour les élections municipales et locales, nous avons entamé des plaidoyers de proximité avec les chefs des partis politiques pour leur manifester en premier notre mécontentement par rapport aux législatives nationales et leur demander d’aligner plus de femmes aux niveaux provincial et local. Surtout que ce sera pour la RDC, la première fois d’organiser des municipales », a-t-elle soutenu.
Pour rappel, en mai 2022, à l'entrée du Palais du peuple à Kinshasa, des organisations œuvrant dans la défense des droits des femmes, des jeunes et des personnes à mobilité réduite avaient organisé une série de manifestations pour exiger le respect de l'article 14 de la constitution dans la réforme de la loi électorale.
Lire aussi : RDC-Loi électorale : "c'est un pas important, mais nous attendons l'effectivité", des réseaux des femmes réagissent