RDC : "L'approche social est préférable à la répression pour atténuer le fléau Kuluna au pays" (Dandi Yela)

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Dandi Yela. Ph. Droits tiers.

La problématique du phénomène Kuluna a été au centre d'une conférence de presse tenue à Kinshasa, axée sur le thème : la violence, moyen de survie et d'expression des Kulunas à Kinshasa. La police, les corps scientifiques et les ONG ont été conviés à réfléchir sur ce fléau social qui ronge depuis plus de deux décennies la RDC particulièrement à Kinshasa.

Dans sa réflexion au cours de cette conférence, M. Dandi Yela, représentant pays de la Fédération Mondiale de Lutte contre la Drogue (WFAD) a insisté sur la nécessité de procéder à l'approche social à la place de la répression pour atténuer le Kuluna au pays.

"Il ressort des statistiques que toutes les répressions menées contre le phénomène Kuluna n'a pas apporté des réponses. Avec l'opération LIKOFI, on se rend compte que 15 ans après le phénomène s'est plutôt amplifié. Il faut plutôt changer de regard. Au lieu d'avoir un regard basé sur la criminalité, il serait mieux de se baser sur le social. Il faut aider les Kulunas à abandonner sans négliger la répression pour les récidivistes. Nous considérons le phénomène Kuluna comme un fléau social. Les Kulunas sont dans des familles mais ils commettent des actes barbares. Ce qui veut dire qu'il y a un problème social lié à l'éducation, à l'encadrement...", s'est-il exprimé.

Plusieurs Kulunas font recours à la consommation de l'alcool et de la drogue avant de poser des actes contraires à la loi, Dandi Yela propose un accompagnement psyscho-social et mental pour les aider par l'encadrement jusqu'à abandonner cette mauvaise voie. 

"Les Kulunas prennent toutes sortes des substances avant d'opérer. Parce que dans un état normal, il est difficile pour une personne de prendre une machette pour blesser quelqu'un, il faut qu'il soit dans un état second. Ils font recours à la consommation de l'alcool et de la drogue. Or, cette consommation amène la dépendance qui est difficile à quitter. Nous disons qu'il faut un accompagnement mental et psyscho-social parce que la consommation de ces substances amène à un problème de santé mentale. Ce dernier ne se gère pas en prison mais plutôt dans le traitement. L'approche social est très capital", a-t-il ajouté. 

La structure qu'il représente en RDC, WFAD, a réussi réinsérer socialement plus de 1 000 jeunes Kulunas à Kinshasa, grâce à son accompagnement psyscho-social et mental.

"Dans la mise en oeuvre du projet jeunesse sobre, nous avons réussi à récupérer au moins 1 000 jeunes qui ont cessé d'être membres des écuries de Kuluna. Ils ont arrêté avec la violence urbaine et la consommation des substances grâce à l'accompagnement mental et psyscho-social. Ils sont également en pleine phase d'autonomisation à travers des formations en coupe et couture, sérigraphie, pâtisserie et modélisme. Ils ont développé des aptitudes et des qualifications. Ils peuvent mener une vie normale et c'est un grand résultat de changer positionnement les vies de ces jeunes", a-t-il fait savoir.

La Fédération mondiale de lutte contre la drogue (WFAD), est présente en RDC depuis 2020 et s’engage à accompagner les acteurs congolais dans la lutte contre la toxicomanie, surtout en les aidant à travailler en synergie.

Jordan MAYENIKINI