Cela fait un an jour pour jour que le M23 soutenu par l’Armée rwandaise contrôle la cité douanière de Bunagana (Nord-Kivu). Ni les FARDC ni la force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) ne sont parvenues à déloger les insurgés et leurs alliés, un statu quo qui inquiète à six mois des élections générales.
L’école est toujours fermée, les enfants quasiment abandonnés au grand dam des parents. Un an plus tard, la cité commence à reprendre vie, mais pas comme d’habitude. Ne supportant pas les conditions dans les sites de déplacés surpeuplés et invivables, beaucoup parmi les habitants qui avaient fui Bunagana sont de retour. Et pour survivre dans cette agglomération coupée de l’administration nationale, certains s’adonnent aux activités champêtres.
Ici, les commerces tournent à peine, les boutiques ferment à 18 heures, beaucoup trop tôt que d’habitude pour les habitants de cette cité frontalière. Aussi, les activités économiques bégaient étant donné qu’officiellement la douane ne fonctionne plus. Même si les mouvements de grands camions ne sont pas encore de retour entre les deux pays via ce tronçon, des commerçants congolais et ougandais traversent la frontière maintenant une activité commerciale pour le moins chancelante.
« Ceux qui ont peu plus de moyens passent nuit en Ouganda pour plus de sécurité », confie à ACTUALITE.CD un opérateur économique de la région.
De leur côté, les combattants du M23 contrôlent la frontière et tiennent toujours la douane. Il y a quelques semaines, ils ont tenté de recruter localement pour donner vie aux activités douanières, mais sans grand succès.
Sur le plan militaire, les troupes ougandaises organisent des patrouilles dans et aux alentours de Bunagana n’osant pas s’attaquer aux insurgés toujours visibles dans la cité. Cette posture énerve les autorités congolaises qui ne supportent pas de voir les deux forces cohabiter et les FARDC tenues toujours à bonne distance. Une délégation du commandement de la force régionale est d’ailleurs attendue à Kinshasa pour discuter notamment de cette situation. Entretemps, Kinshasa attend également le déploiement d’une force de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dans la région pour accélérer le désengagement du M23 à six mois des élections générales en RDC.
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