L’opposant Matata Ponyo s'est vu interdit de tenir le meeting au chef-lieu de la province du Kwango alors que les militants et sympathisants de son parti étaient nombreux ce vendredi dans la salle du cinquantenaire de la procure à Kenge. C'est lorsque l'ancien premier ministre a voulu faire son entrée que des policiers le lui ont interdit et le gestionnaire de la salle a sorti le public, indiquant qu'il aurait reçu "l'ordre du gouverneur de province" qui à son tour cite Kinshasa.
Selon le porte-parole du gouvernement provincial du Kwango, la décision du gouvernement provincial se justifie par la situation sécuritaire très précaire dans le Kwango suite à l’activisme de la milice Mobondo. Aussi, dit-il qu'il a fallu protéger Matata qui aurait mal géré plusieurs projets dont serait bénéficiaire le Kwango, ce qui allait occasionné un soulèvement de la population.
"La population n'était pas contente de son arrivée, nous avons aussi des problèmes sérieux de Mobondo ici, il ne faut pas venir rallumer le feu là où il y en a déjà assez. Au motif qu'il a détourné plusieurs projets du Kwango qu'il a amené au Maniema là-bas, le dossier Bukangalonzo ici qu'il a très mal géré et donc, ce sont les raisons qui ont fait que, pour sa protection, nous l'avons empêché d'accéder dans la salle. C'est pour le protéger", déclare Adelar Nkisi, porte-parole du gouvernement provincial du Kwango.
Le leader de l'opposition lui, dénonce une nouvelle preuve de la dictature du régime actuel.
"Encore une fois c'est la preuve de la dictature dans laquelle nous vivons aujourd'hui. On nous a refusé de pouvoir être reçu par la population. On nous a refusé d'avoir un meeting dans une salle de la ville, et encore une fois on vient de nous refuser d'avoir un meeting dans une salle d'une paroisse. La dictature, aujourd'hui elle a étendu son territoire jusque dans les églises, même les réunions au sein des salles se trouvant dans les concessions religieuses sont frappées par une dictature inimaginable", déclare Matata Ponyo.
Et d'ajouter que: "Le gouverneur dit que c'est une instruction qu'il a reçue du vice-premier ministre, Peter Kazadi".
Il y a une semaine, une marche de l’opposition organisée par Moise Katumbi, Martin Fayulu, Matata Ponyo et Delly Sesanga a été violemment réprimée par les forces de l’ordre et de sécurité à Kinshasa. Plusieurs personnes ont été blessées et interpellées sans compter des dégâts matériels. Cette répression a été vivement condamnée au pays et à l’international. Quelques jours après, Moïse Katumbi a été interdit de se rendre au Congo Central. Ce jeudi, les quatre leaders de l’opposition et leurs militants ont été empêchés de tenir un sit-in devant le bureau de la CENI. Ils protestent contre “un processus électoral chaotique”.
Jonathan Mesa à Bandundu