Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng Kapitu n’est pas tendre avec le pouvoir en place. Au cours de la manifestation organisée ce jeudi dans la commune de la Gombe avec ses compères de l'opposition, il a dénoncé les conditions dans lesquelles se déroulent le processus électoral.
« La CENI n’existe pas pour elle-même. Nous dénonçons un processus chaotique. Ce pays n’appartient ni à la CENI ni à Monsieur Tshisekedi ni à ses amis. Ce pays appartient aux Congolais, c’est aux congolais de s’approprier ce processus électoral. Ce que nous avons amorcé le 20 mai et que nous poursuivons aujourd’hui va dans le sens de sensibiliser la population pour rejeter un processus qui est chaotique sur tous les plans », a-t-il dit au micro de ACTUALITE.CD
Il est également revenu sur les récents événements politiques: « Vous voyez la restriction de l’espace politique. Les candidats ne peuvent pas se mouvoir à leur guise sur l’étendue du territoire national. Un de nous a été empêché de se rendre en province ».
Il a eu des mots très durs au sujet de la centrale électorale: « On n’a pas la liberté de manifester et d’exprimer nos opinions. On a une CENI que tout le monde sait totalement corrompue qui nous a pondu un fichier dans les conditions les plus opaques depuis que nous organisons des élections dans ce pays».
Revenant sur l’audit du fichier électoral par des experts choisis par la CENI, Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng Kapitu n’y est pas allé de main morte: « La CENI a elle-même audité son propre fichier. C’est la première fois qu’on voit pareille supercherie, c’est une forfaiture contre laquelle nous nous battons. L’ensemble du peuple doit se mettre debout pour se réapproprier le processus.
Contexte
Augustin Matata Ponyo, Martin Fayulu Madidi, Moise Katumbi Chapwe et Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng Kapitu, sont en sit-in à quelques mètres du siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Ils avaient prévu de manifester devant le quartier général de la centrale électorale, mais ils en ont été empêchés par la Police nationale congolaise (PNC) qui a érigé un périmètre de sécurité impressionnant dans cette zone.
La veille, Peter Kazadi Kankonde, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, avait affirmé que son gouvernement ne reculera pas devant « le chantage » de l’opposition. Déjà l’hôtel de ville de Kinshasa avait interdit cette manifestation précisant que le boulevard du 30 juin est considéré comme une zone neutre, c’est-à-dire interdite aux manifestations politiques.