Grands Lacs : le sommet de Bujumbura apporte son soutien au processus de Nairobi et Luanda et demande aux parties concernées de rester engagées et d'honorer les engagements

Photo d’illustration
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Le 11e Sommet du Mécanisme régional de Suivi de l'accord cadre d'Addis Abeba a apporté son soutien au processus de Luanda et celui de Nairobi. Les participants réunis du 2 au 6 mai 2023 à Bujumbura, au Burundi, ont rappelé aux différents membres  concernés la nécessité de respecter les engagements mutuels dans le cadre de ces deux initiatives prises au niveau de la région.

« Saluons et encourageons le processus de Nairobi mené par la Communauté de l'Afrique de l'Est sous l'égide de son Excellence Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi, Président en exercice de l'EAC, champion de l'Union Africaine pour la jeunesse, Paix, et Sécurité et son Excellence Monsieur Uhuru Kenyatta facilitateur de la Communauté de l'Afrique de l'Est et ancien Président du Kenya, et demandons à toutes les parties de rester engager dans ce processus de Paix et d'honorer les engagements de cessation des hostilités pris lors de la réunion de Nairobi 3, réitérons notre soutien au processus de Luanda et de Nairobi ; exhortons tous les partenaires à appuyer ces initiatives et leurs résultats notamment en ce qui concerne le soutien à la démobilisation des combattants des groupes armés et leur réinsertion et réintégration dans la vie civile ; réitérons notre requête à la Monusco, à la force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est, au mécanisme de vérification ad-hoc de continuer à renforcer la coordination et synergie avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo afin de pousser tous les groupes armés au désarmement », dit le communiqué final lu par l'Ambassadeur Albert Shingiro, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement de la République du Burundi.

Pour les participants, l'accord cadre d'Addis Abeba demeure un meilleur instrument pour résoudre les causes profondes  au niveau de la région.

« Prenons note des progrès et défis dans la mise en œuvre de l'accord cadre depuis sa signature il y a 10 ans et réitérons sa pertinence en tant que moyen de s'attaquer aux causes profondes de l'instabilité dans la région et demandons au comité d'appui technique (CAT) de procéder à une évaluation indépendante, franche et sincère de la mise en œuvre de l'accord cadre soulignant les forces et les faiblesses et le respect des principes et de leurs valeurs, engagement par les signataires ; demandons l'inclusion des conclusions et recommandations de cette évaluation dans la feuille de route pour la revitalisation de l'accord cadre préparé par le CAT et d'en rendre compte à la prochaine réunion de haut niveau du Mécanisme régional de l'accord cadre d'Addis Abeba pour validation ; saluons les progrès dans la mise en œuvre du Plan d'action 2021-2023 de la stratégie des Nations-Unies pour la consolidation de la paix, la prévention et le règlement des conflits dans la région des grands lacs 2020-2030 qui vise à soutenir le pays et peuple de la région dans leurs efforts pour parvenir à une paix, une sécurité, un développement durable », ajoute le document.

Le 24 février dernier, l’Accord-cadre d’Addis Abeba a totalisé 10 ans depuis sa signature par 11 États et quatre institutions internationales et régionales à savoir les Nations-Unies (ONU), l'Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC). Cet accord porte sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région. L’Accord-cadre d’Addis Abeba avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance dans la partie orientale de la RDC mais son application comme il faut a toujours été un problème que ça soit du côté de la RDC que du côté de ses partenaires.

Dans le cadre de cet accord, l’État congolais s’était engagé à réformer en profondeur le secteur de la sécurité, à consolider l’autorité de l’État dans les Provinces de l’Est du pays et à promouvoir la réforme des institutions du pays. Les pays de la région avaient souscrit à respecter la souveraineté et l’intégrité du pays et à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures, à ne pas tolérer ni fournir une assistance aux groupes armés, à renforcer la coopération régionale, à ne pas héberger ni fournir une protection à des personnes impliquées dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des actes de génocide ou des crimes d’agression et à faciliter l’administration de la justice grâce à la coopération judiciaire dans la région.

Quant à la communauté internationale, le Conseil de sécurité de l’ONU s’engageait à rester saisi de l’importance d’un soutien à la stabilité à long terme de la RDC et de la région des Grands Lacs.

Clément MUAMBA