Affaire partouze à Kinshasa et décès de Gaby Bembi: la Commission Nationale des Droits de l’Homme dénonce les violations et attend des poursuites contre les policiers impliqués

Photo d'illustration
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La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) s’est prononcé au sujet de la mort de Gaby Bembi, le lundi 4 avril. Ce chauffeur de Radio Okapi est décédé « dans des circonstances troubles, lors d'une descente d'éléments de la Police Nationale Congolaise sur les lieux d'une soirée privée partouze organisée au quartier Gramalic dans la Commune de Ngaliema dans la nuit du 8 au 9 avril 2023 », explique cette institution d'appui à la démocratie.

La CNDH relève que ce décès et les arrestations opérées sont émaillés de violations des Droits de l’Homme. Elle note les traitements cruels, inhumains et dégradants, la violation de droit à la vie et à l'intégrité physique, l'enregistrement et la publication des vidéos choquantes exposant la nudité des dames trouvées sur les lieux, cela sans leur consentement.

Cet organisme technique et consultatif chargé de la promotion et de la protection des droits de l’homme recommande aux autorités judiciaires d'engager des poursuites contre les policiers impliqués dans cette affaire. 

Dès le 12 avril, Albert Fabrice Puela, ministre des droits humains, avait également dénoncé ces actes posés par les agents de l’ordre. « Ces éléments de la Police Nationale Congolaise ont commis une grave violation des droits humains en publiant des images montrant la nudité des femmes présumées commanditaires de la mort de Monsieur Gaby Bembi », avait-il dit sollicitant une enquête immédiate des services habilités afin que toute personne impliquée soit traduite en justice.

La Police reconnaît « certaines bévues » pendant l’interpellation des personnes impliquées dans cet acte « proxénétisme ». Cependant, elle impute le décès à une « crise » qu’aurait subie Gaby Bembi pendant son acheminement à l'État-Major du Commissariat Provincial de la Police Ville de Kinshasa.  

« Son décès a été constaté par l'infirmier de garde et le préposé de la Police scientifique », précise la PNC qui annonce que le Commissaire Supérieur Victor Nzama (OPJ instructeur), le Commissaire Principal Delphin Bisimwa, qui était l’officier de permanence le jour de l’incident, ainsi que le Signataire de l'Avis de Recherche, le Commissaire Supérieur Faustin Mondjia, ont été tous arrêtés et transférés au Parquet de Grande Instance de Kinshasa/GOMBE. D’autres recherches sont en cours pour mettre la main sur tous les policiers enquêteurs impliqués dans ce dossier, ajoute la Police.