Les armées congolaise (FARDC) et ougandaise (UPDF) ne sont pas opposées à l'idée de l'élargissement du rayon d'action des opérations conjointes Shujaa lancée fin 2021 contre les ADF à Beni.
Les officiers présents à la quatrième évaluation tenue jeudi 6 avril dernier à Beni ont noté qu'en 16 mois, les opérations ont permis de détruire d'importants camps permanents des ADF et neutraliser certains de leurs leaders.
« Tout d'abord, nous avons détruit tous leurs principaux camps permanents... Cela les prive de leur liberté d'action pour recruter, s'entraîner, cultiver. Ils sont désormais en fuite. Deuxièmement, nous avons réduit leur capacité à menacer les populations et troisièmement, les populations ont commencé à revenir parce que les ADF ne sont plus dans ces endroits », a expliqué le général Wilson Mbasu, chef d’état-major général de l’armée ougandaise UPDF qui a coprésidé la rencontre avec son homologue congolais, le lieutenant-général Christian Tchiwewe, chef d'état-major major général des FARDC.
Les armées congolaise et ougandaise se sont accordées sur la poursuite pour une durée indéterminée des opérations conjointes dites Shujaa. L'opinion souhaite qu'elles soient étendues dans des zones où se sont retranchés les rebelles, notamment les régions à cheval entre l'Ituri et le Nord-Kivu, l'axe Beni-Kisangani via Komanda et Mambasa, ainsi que dans le graben proche de Lubero.
Pour le gouverneur militaire du Nord-Kivu qui a pris part à l'évaluation, l'élargissement du rayon d'action n'est pas exclu, à condition que la présence des rebelles y soit constatée, "pour éviter de gaspiller la force".
« Nous avons discuté de l’élargissement des zones d’action de la force conjointe, mais ça doit se faire par rapport à la présence de l’ennemi. On ne doit pas s’étendre seulement sur des surfaces mais là où l’ennemi se retranche et que nous avons constaté sa présence, nous pouvons le frapper», a déclaré le lieutenant-général Constant Ndima, gouverneur du Nord-Kivu.
Yassin Kombi