Selon le chef de l’Armée ougandaise, les ADF opèrent aujourd’hui en errance: tous leurs principaux camps ont été détruits et ils sont privés de leur liberté d’action, de recrutement et d'entraînement

Général d’Armée Wilson Mbadi Mbasu, chef de l'Armée ougandaise
Général d’Armée Wilson Mbadi Mbasu, chef de l'Armée ougandaise

Le chef des forces de défense du peuple ougandais (UPDF), le général d’armée Wilson Mbasu Mbadi, et son homologue congolais, le chef d'état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le lieutenant-général Christian Tshiwewe Songesha, ont présidé jeudi à Beni une réunion d'évaluation des opérations conjointes FARDC-UPDF.

Le chef de l’Armée ougandaise a précisé l’objectif principal de la réunion de Beni: « Nous examinons les progrès de l'opération Shujaa. Il s'agit d'une opération commandée par nos deux présidents afin d'apporter la paix et la sécurité dans la partie orientale de la RDC. Comme vous le savez, nous participons à cette opération depuis novembre 2021. Nous procédons donc périodiquement à l’évaluation des progrès accomplis et déterminer ce qu'il convient de faire pour anéantir totalement les ADF ». 

Il se réjouit du bilan à ce stade: « Avec nos camarades des FARDC, je peux dire que, de manière générale, nous avons dégradé la capacité des ADF au fil des ans. Nous avons réduit la capacité des ADF à faire la guerre ou à contrer nos opérations. Elles sont maintenant dispersées en petits groupes. Ils ne peuvent plus converger parce qu'ils ont peur. Ils se sont regroupés en petits groupes ». 

Selon son bilan, les ADF opèrent aujourd’hui en errance: « Nous avons détruit tous leurs principaux camps, les camps permanents. Nous les avons tous détruits. Ils n'existent plus (…). Ils sont privés de leur liberté d’action, de recrutement, de s’entraîner, de cultiver et ils sont maintenant en fuite ». 

Il appelle à une plus grande mobilisation pour venir à bout de ces combattants : « Les gens devraient continuer à pousser (…). Nous sommes déterminés à en finir »

« Nous sommes déterminés à poursuivre nos opérations contre les ADF jusqu'à ce qu'ils soient totalement incapables de menacer la sécurité et la paix dans l'est de la RDC et en Ouganda, parce qu'au moment où nous sommes venus les chercher ici, ils avaient commencé à lancer des explosifs en Ouganda ».

Dans son dernier rapport trimestriel sur la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, Antonio Guterres dresse un tableau sombre de la situation.

Malgré la poursuite des opérations conjointes des forces armées congolaises et ougandaises au Nord-Kivu, les ADF sont demeurées actives, principalement dans la chefferie de Bashu, dans la partie sud du territoire de Beni, et le long de la frontière septentrionale du Nord-Kivu, essentiellement à des fins de réapprovisionnement et de représailles contre des civils perçus comme coopérant avec les forces congolaises et ougandaises.

Du 6 au 15 mars, les ADF ont perpétré huit attaques dans la chefferie de Bashu, qui ont fait 108 morts parmi les civils, dont 42 femmes et 14 enfants. Le 15 et le 25 janvier, respectivement, deux engins improvisés ont explosé dans une église de Kasindi et dans un marché de Beni. Le groupe « Province d’Afrique centrale de l’État islamique » a revendiqué la responsabilité de l’explosion de Kasindi et de deux autres attaques commises dans la chefferie de Bashu.