C’est une affaire qui suscite un mouvement collectif d’indignation à Lubumbashi (Haut-Katanga). En effet, plusieurs révélations font état de la tuerie d’une vingtaine de jeunes par des forces de sécurité la semaine dernière. Selon le cadre de concertation de la société civile, ces jeunes ont été tués au niveau d’un pont jeté sur la rivière Naviundu se trouvant entre les communes Kampemba et Annexe.
"La gouvernance sécuritaire et paix du cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga dénonce, à ce titre, ces massacres perpétrés par certains commandos du poste avancé au quartier Kilobelobe, lesquels massacres ont fait perdre la vie à plus de 25 personnes par balles et d'autres par noyade", dit la société civile du Haut-Katanga dans un communiqué ce mercredi.
Le mobile de ces meurtres n’est pas connu. Plusieurs sources identifient les victimes comme des jeunes membres du parti politique Union nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC) tués le 24 mars dernier par balles.
"Selon une source confidentielle, un groupe des jeunes de plus de 700 personnes d'un parti politique (UNAFEC, Ndlr) se sont retrouvés le jeudi 23 Mars 2023 aux environs de 10 heures. Ces derniers se rencontraient pour une réunion mensuelle …Ces militants se sont vus attaqués par les commandos venant de l'arrêt Ciné de l'avenue Pangula pourchassant un autre groupe des jeunes qui étaient aussi en réunion dans les environs. Arrivés sur place, ces militaires ont ouvert le feu en tirant à bout portant sur les jeunes qui étaient à côté du pont dont certains ont succombé sur place. D'autres encore ont été jetés dans l'eau par ces militaires et certains se sont jetés d'eux-mêmes dans la rivière Naviundu pour se sauver", peut-on lire dans le communiqué de la société dont ACTUALITE.CD détient la copie.
Ce mercredi, l’UNAFEC rapporte que ses 21 jeunes membres ont été tués par l’armée congolaise et d’autres sont introuvables jusqu’à ce jour.
" Nous sommes en deuil. Nous avons vécu dans cette ville une situation grave. Des personnes qui portaient la tenue des militaires guidées par un civil, un défenseur judiciaire, ont trouvé nos jeunes à l'endroit où ils font régulièrement leurs réunions et ils ont commencé à tirer. Certains ont reçu des balles et d'autres en fuyant se sont noyés dans la rivière Naviundu", indique Jean Umba Lungange, président national de l'UNAFEC.
Et de poursuivre :
"Nous nous retrouvons pour le moment avec 21 corps, et il y a encore des personnes disparues qui ne sont pas encore retrouvées. Il y a des parents qui cherchent des enfants qu'ils n'ont pas encore retrouvés", a-t-il précisé lors d'une rencontre qu'il a présidée avec les différentes structures du parti.
Selon la société civile, les corps sont répartis dans les différentes morgues de la ville notamment à Sendwe, Kenya et Taba Congo.
En début de semaine, le maire de Lubumbashi, Martin Kazembe, parlait déjà de 5 corps repêchés dans la rivière Naviundu, dans la commune de Kampemba. Il avait annoncé des enquêtes pour déterminer les circonstances de cette découverte macabre.
En attendant les résultats de ces enquêtes, l'UNAFEC, tout comme le cadre de concertation de la société civile, appellent la justice à traquer les auteurs de ces tueries et de les juger publiquement. Au gouvernement, note la société, d'assurer l'enterrement dignement de ces jeunes et d'interdire l'enterrement clandestin.
José MUKENDI