RDC : la coalition “To Boyi Molili” exige des études socio-environnementales et met la pression pour l’abandon du projet Grand Inga

Photo d'illustration
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Le projet Grand Inga ou projet d’aménagement du fleuve Congo a franchi un cap le 30 novembre dernier lorsque le premier ministre a reçu une délégation du Groupe « Fortescue Future Industries » qui le porte. Cette initiative est pourtant décriée ces dernières années par des organisations de la société civile congolaise, notamment celles membres de la coalition « To Boyi Molili » pour ce qu’elles trouvent pas transparent, entre autres les impacts socio-environnementaux et économiques de l’hydrogène vert à produire.

La CORAP, organisation membre de la coalition, a tenu un café presse ce vendredi 2 décembre pour susciter un débat de société sur les enjeux de ce projet d’aménagement du fleuve Congo. A l’issue de cet échange, une déclaration a été faite pour notamment demander que les avantages et impacts socio-environnementaux et économiques de l’hydrogène vert à produire, soit préalablement décrit de façon claire à la population et à toutes les parties présentes  au projet.

« To boyi molili exige la publication, la divulgation des étude de faisabilité, développer dans le cadre de différents contrats qui seront signés en faveur de Fortescue Future Industrie pour les centrales à construire à Inga, Pioka et Matadi avant toute signature d’un contrat », indique la déclaration.

Si les travaux dans le cadre du projet Grand Inga, dans la province du Kongo-Central, n’ont pas encore débuté ; le lancement est imminent, une fois que la signature de l’addendum de contrat est effective. Du côté de Fortescue Future Industrie (FFI), le projet est vu comme une opportunité de création d’emplois et de la transition énergétique du pays.

« Le premier ministre nous a fortement encouragés pour que nous puissions commencer les travaux assez rapidement. Nous sommes ici pour signer l’addendum de notre contrat. Après, nous allons commencer les travaux préparatoires qui vont donner énormément d’emplois et énormément d’opportunités aux Congolais. A la signature de l’addendum, nous prenons tous les engagements nécessaires pour être à mesure d’engager les travaux », a déclaré Julie Shuttleworth au sortir de son audience avec Sama Lukonde.

La coalition Toboyi Molili a dénoncé et exprimé ses inquiétudes quant au fait de signer l’addendum de ce contrat et de commencer les travaux préparatoires alors que des nombreux préalables ne sont pas encore accomplis. 

« Il y a beaucoup de barrages abandonnés qui sont répartis sur tout le pays. Pourquoi ne pas investir sur ces barrages pour desservir de l’électricité aux provinces, dans les territoires ? C’est déjà les infrastructures qui peuvent être capitalisées. On n’a pas à aller investir dans des projets gigantesque qui vont prendre non seulement du temps mais aussi beaucoup de ressources pour être est mis sur pied », a dit Pascaline Zamounda, coordonnatrice du Cadre de récupération, d'encadrement pour l'épanouissement intégral des jeunes (CREEIJ).

Mignonne Mbombo, chargée de programme de Femme Solidaire (Feso), affirme qu’un contrat ne peut pas être signé si les études ne sont pas disponibles.

« Notre gouvernement n’a pas une vision claire, c’est ce que je déplore. Il est très important que notre gouvernement mène des études d’impact socio-environnemental pour une contre expertise par rapport à ce que FFI est en train d’amener », a-t-elle dit.

TOBOYI MOLILI est une Coalition d'organisations de la société civile dont la vision est de promouvoir l'accès à une énergie décentralisée en RDC, pour que tous les Congolais aient accès à l'énergie. Pour ce qui est de ce projet Grand Inga, elle estime qu’il ne profite à rien à la population congolaise. Elle l’appelle, d’une manière, à dire non à un projet qu’elle ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants, un projet avec beaucoup de conséquences néfastes telles que des déplacements massif, des inondations, la perte en terme d’énergie hydraulique ou encore la perte de certaines espèces de poissons et d’autres animaux aquatiques.

Emmanuel Kuzamba