C’est une crainte exprimée ce mardi 1er novembre 2022 par l’organisation internationale de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, quelques jours après que la rébellion du M23 a étendu son contrôle dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). L’ONG redoute des “exactions généralisées” après la conquête des cités de Kiwanja et de Rutshuru-Centre par les rebelles.
Human Rights Watch rappelle qu’elle “a documenté des exactions généralisées commises en 2012 par les combattants du M23 contre des civils, notamment de nombreux meurtres et viols” et s’inquiète: “Le fait que les autorités congolaises et rwandaises n'aient toujours pas tenu ce groupe armé responsable de ses crimes passés renforce les inquiétudes quant à la sécurité des civils désormais sous son contrôle”.
Lors de son occupation en 2012, plusieurs cas de disparitions et meurtres avaient été rapportés dans le territoire de Rutshuru, en plus des traitements dégradants subis par les populations.
Les Nations unies et l’Union européenne ont appelé à un cessez-le-feu et au retrait du M23 de toutes les zones conquises. La pression diplomatique s’accentue depuis l'occupation de Kiwanja et Rutshuru-centre à la suite d’une offensive lancée par le M23 le 20 octobre dernier.
Cette situation a envenimé davantage les relations entre la RDC et le Rwanda accusé de soutenir les rebelles. Kinshasa a expulsé l’ambassadeur rwandais et a rappelé son chargé d’affaires en poste à Kigali.