Le gouvernement congolais, à travers ses membres, ne cessent de réaffirmer sa volonté et sa détermination à organiser les prochaines élections dans le délai constitutionnel. A en croire son porte-parole, Patrick Muyaya, le gouvernement attend jouer son rôle surtout avec l'annonce de la publication imminente du calendrier par la centrale électorale.
Pour ce ministre de la communication et médias, l'organisation des élections dans le délai est une question de conviction pour le gouvernement et non d'obligation comme pensent certaines personnes.
" Le Président de la Commission électorale nationale indépendante a communiqué ce matin pour dire que le mois prochain, il va publier le calendrier électoral, il y avait déjà une feuille de route qui existait et nous pensons que du côté du gouvernement, nous ferons notre part pour que ces élections se tiennent en 2023 bien-sûr. Ici, je dois rappeler que l'organisation des élections pour nous, est une question de conviction et pas une question d'obligation comme on aime à le faire croire. Pour nous, il n'y a pas de débat à ce sujet parce que le gouvernement depuis le premier jour s'acquitte de sa part. Il est temps peut-être que pour les organisations internationales qui sont intéressées par le processus de se manifester dès à présent pour être sûr qu'elles sont montées à bord dès que le bateau va quitter le point de départ, nous créons en interne des conditions c'est pour ça que la paix doit revenir rapidement à l'Est de la République ", a indiqué Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, vendredi 21 octobre sur le plateau de TV5.
En réaction au rapport du Groupe d’Etudes sur le Congo (GEC), qui estime que le processus électoral en RDC a mal embarqué au regard de la crise de confiance entre acteurs, Patrick Muyaya explique :
" Vous savez, il faut toujours regarder d'où vous voulez voir le processus, d'autres verront évidemment des obstacles, d'autres verront les opportunités qui se font. Déjà le bureau de la CENI a été constitué de manière autonome toutes les forces politiques sont censées y être représentées et aujourd'hui le travail de la CENI nous ne parlerons pas à leur place est de construire la confiance dans le processus mais il faut avoir des acteurs qui croient, il ne faut pas qu'il y ait des acteurs qui pensent que l'alternative c'est d'aller dans un dialogue qui aboutira forcément à un partage de pouvoir ", a prévenu Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Et d'ajouter :
" En tout cas pour le gouvernement, nous ferons la part qui est la nôtre et la CENI fera la leur, il appartient donc à toutes les parties prenantes, la classe politique, la société civile et les partenaires qui sont intéressés à faire la leur aussi pour que ces élections se tiennent et pour qu'elles consolident le processus démocratique en RDC ".
A un peu plus d'un an des prochaines élections, des chercheurs s'inquiètent d'un "processus mal embarqué" et d'un "déficit de confiance" porteurs selon eux de risques de "violentes protestations".
" La RDC risque de rater l'opportunité de remettre son processus électoral en ordre ", écrivent les organisations Groupe d'étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, liées à l'Université de New York (NYU), dans un rapport intitulé "Élections à l'ère de Tshisekedi - Un mauvais départ?", publié mardi dernier.
14 mois de cette échéance, "les intérêts politiques ont fini par étouffer l'élan de rupture", "la méfiance envers les animateurs de la Céni demeure" et "les renouvellements controversés des membres de la Cour constitutionnelle, dernier verrou du processus électoral, renforcent davantage le déficit de confiance", estiment les analystes.
Selon eux, "la mainmise politique persiste sur les institutions impliquées dans la gestion du processus électoral".
Dans un autre registre, en prélude des opérations d'enrôlement des électeurs prévues en décembre prochain, la CENI a lancé la sensibilisation de la population afin de mieux affronter cette étape capitale liée aux prochaines élections.
Clément MUAMBA