Le dossier « blocs pétroliers et gaziers » s’invite au Parlement: une question écrite adressée au ministre Budimbu sur la transparence de la procédure 

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Les appels d'offres en vue de l'attribution des droits des hydrocarbures sur les blocs pétroliers et gaziers défraient toujours la chronique en RDC. Après les échanges en marge de la pré-COP 27, les débats atterrissent à l’Assemblée nationale avec la question écrite adressée par Claudel-André Lubaya à Didier Budimbu, ministre des hydrocarbures.

Lancé avec pompe le 27 juillet dernier en présence de Félix TshisekedI, ces appels d'offres concernent l'exploration de 27 blocs pétroliers et de 3 blocs gaziers du lac Kivu avec un volume estimé à 66 milliards de normo mètres cubes. Au départ, il s’agissait de 16 blocs avant que ces appels d’offres soient étendus à d’autres sites. D’après le Ministère des Hydrocarbures,  cette extension avait pour but de «maximiser l'opportunité pour le pays dans le cadre de ce processus. Le Gouvernement avait également évoqué le chiffre de 22 milliards de Barils correspondant à une estimation certifiée par deux bureaux internationaux à partir des études réalisées sur les 27 blocs pétroliers.

Le député Claudel-André Lubaya veut que l’Assemblée nationale s'assure de la conformité de cette procédure. Au nom, dit-il de la bonne gouvernance, de transparence, d'intégrité et de la matérialité qu'exigent la Loi N° 15/012 portant régime général des hydrocarbures (article 1l) et les normes internationales en matière de ressources minérales et réserves.

Concrètement, il souhaite que la chambre basse du parlement s’imprègne des conclusions issues des travaux de recherche géologique, géochimique et géophysique préalablement ayant conduit à l'évaluation des ressources nationales en hydrocarbures et qui constituent le fondement même de la catégorisation des blocs pétroliers en zones spécifiques.

Le député veut avoir des informations sur l'identité complète des bureaux d'études sélectionnés par le Gouvernement y compris les raisons ayant motivé ce choix; en ce compris l'identité des personnes compétentes ou personnes qualifiées ayant travaillé à l'élaboration du rapport complet d'études ainsi que les circonstances de leur accréditation.

Il souhaite également que soit transférée la copie du rapport unique complet et récent d'études géologiques avec ses trois grandes parties : exploration, estimations des ressources pétrolières et faisabilité économique.

Il va plus loin et attend que soit divulguée la procédure technique et la méthode scientifique ayant permis d'évaluer le volume de ces ressources et réserves, en répertoriant les travaux effectués selon leur chronologie, leur nature, techniques et outils utilisés pour connaître la géométrie en 3D de ces réservoirs, le volume du réservoir; et plusieurs informations géologiques pour aboutir aux résultats ainsi publiés, les méthodes utilisées pour estimer ce pétrole en place, le nombre de forages et d'essai effectués, ainsi que leur profondeur ;

Une autre chose attendue par le député est le rapport complet et récent d'étude d'impact sur l'environnement ainsi que les mesures d'atténuation et de protection des écosystèmes en amont et en aval. 

Claudel Lubaya veut également que soit transmise la copie de l'arrêté ministériel, pris par Didier Budimbu, portant subdivision du bassin sédimentaire en blocs d'exploration.

Selon les données communiquées par le gouvernement, la RDC est dotée d’une potentialité en brut pétrolier estimée à 22 milliards de barils et à 66 milliards de m3 en réserves gazières. Répartis dans 3 bassins sédimentaires, le bassin côtier d’une superficie de 6000 km2, le bassin de la cuvette centrale compte 800 000 km2. A cela s’ajoute le bassin de la branche ouest du Rift est africain. 

« Ces bassins contiennent naturellement plusieurs milliards de barils de l’or noir qui, exploités de manière rationnelle, pourraient hisser la RDC parmi les principaux producteurs mondiaux de pétrole », expliquait le ministère des hydrocarbures au lancement de ces appels d’offres.