Du 1er avril 2019 et le 30 avril 2022, l’ONU a documenté plus de 3000 cas de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en RDC

Stop aux violences faites aux femmes. Ph. ACTUALITE.CD
Stop aux violences faites aux femmes. Ph. ACTUALITE.CD

Le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l'Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) a documenté au moins 3.126 cas de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ayant fait au moins 4.185 victimes (3.288 hommes, 630 femmes et 267 enfants) sur l’étendue du territoire du pays du 1er avril 2019 et le 30 avril 2022, selon le rapport de l’entité onusienne « sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en République démocratique du Congo » publié ce mercredi.

Ces faits sont commis aussi bien par les membres des forces de défense et de sécurité que par les membres de groupes armés, ajoute le document.

Le BCNUDH a documenté aussi 492 incidents au cours desquels les forces de défense et de sécurité et les membres les des groupes armés ont commis des violences sexuelles constitutives de torture ou autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants sur 761 personnes (566 femmes, 191 enfants et quatre hommes).

Partie à la Convention contre la torture depuis le 18 mars 1996, la RDC a soumis deux rapports au Comité contre la torture, ajoute le document qui précise que lors du troisième examen périodique universel (EPU) en mai 2019, le pays avait accepté 239 recommandations y compris neuf recommandations se rapportant à la thématique de la torture, et s’était engagé à les mettre en œuvre.

« Lors du dernier examen de la République démocratique du Congo par le Comité contre la torture en juin 2019, 57 recommandations avaient été formulées. A l’heure de la rédaction du présent rapport, une seule recommandation issue de l’EPU et moins d’une dizaine du Comité ont été mises en œuvre9, illustrant l’ampleur de la tâche qu’il reste à accomplir pour parachever la réforme du cadre légal relatif à la torture », ajoute le rapport.

« La torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants constituent incontestablement des violations graves de droits de l'homme et sont répréhensibles », reconnait le gouvernement congolais dans ses commentaires sur ce rapport.

Il dit déplorer « l'existence des pesanteurs qui ne lui permettent pas de satisfaire aux standards internationaux en la matière ce, en dépit de tous les efforts fournis ».

Le gouvernement par la ministre de la justice contextualise en expliquant que « l'insécurité persistante et entretenue dans la partie Est du pays du fait de la multiplicité d'agressions de la part de certains pays voisins, notamment le Rwanda, contribue à favoriser la perpétration des actes décriés ».