Les propos d’Antonio Guterres font réagir: un aveu d’impuissance qui nous interpelle sur notre responsabilité en tant qu’Etat à construire une armée républicaine (Claudel-André Lubaya)

Un casque bleu en patrouille au Nord-Kivu
Un casque bleu en patrouille au Nord-Kivu

« Le M23 a été comme vous le savez la raison de ces dernières manifestations, le fait que les Nations unies ne sont pas capables de battre le M23. La vérité, c’est que le M23 aujourd’hui est une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco », a déclaré le secrétaire général des Nations Unies qui a évité de citer le Rwanda comme soutien à ce mouvement malgré les relances des journalistes. ACTUALITE.CD donne la parole aux acteurs politiques et divers experts sur la portée de la sortie médiatique du secrétaire général des Nations unies la veille du débat général de l’Assemblée générale de l’ONU.

Claudel-André Lubaya est député. Il est président du parti UDA Originelle. Il a répondu aux questions de la rédaction.

Comment comprenez-vous les propos de Antonio Guterres ?

En suivant le respectable Secrétaire Général des Nations Unies, j’ai pu comprendre sans me tromper que l’ONU n’est plus définitivement en mesure de s’assumer comme force de paix, qui justifie la présence de la MONUSCO sur notre sol. Il s’agit, de la part du Secrétaire Général, d’un aveu d’impuissance qui nous interpelle sur notre responsabilité en tant qu’état à construire une armée républicaine à même d’assurer la défense de notre souveraineté. Le Congo ne peut plus compter sur les Nations-Unies. Bunagana est sur le territoire congolais et le pays a un gouvernement qui doit assumer ses missions régaliennes et cesser les jérémiades.

Quelle marge de manœuvre à Félix Tshisekedi ?

Nous devons reconnaître, sans fausse modestie, que sur cette question, notre diplomatie est dans l’impasse. Le tour du monde n’a visiblement pas produit grand-chose, sinon rien du tout et on le voit. Le gouvernement est seul responsable de cette situation dès lors qu’il n’a jamais daigné révéler à la nation, le contenu et les contours des accords économiques, militaires et sécuritaires qu’il a conclus en toute opacité avec nos voisins rwandais et ougandais.

Claudel-André Lubaya
Claudel-André Lubaya

Que reste t-il à faire?

Le Secrétaire Général de l’ONU a mis le Président de la République devant ses responsabilités, en sa qualité de chef des armées et de garant de l’intégrité du territoire. Il a plusieurs tours dans ses manches pour sortir le pays de cette situation mieux de cette humiliation en mobilisant le front politique et militaire intérieur. En son temps, feu Mzee Kabila l’avait fait, et connaît la suite. Je ne pense pas que nous ayons le moyen d’aller à la confrontation classique.   

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