La tension ne baisse toujours pas à Kwamouth (Mai-Ndombe) autour des différends qui opposent des membres de la communauté Teke et les non originaires du territoire au sujet des redevances coutumières. Alors que des policiers ont été dépêchés au village Dumu pour tenter de rétablir l'ordre, deux parmi eux ont été pris en otage par des personnes armées, indiquent les sources locales.
Depuis le week-end dernier, plusieurs maisons ont été incendiées à Dumu, Nsia et Masiambe. Les deux policiers retenus par des hommes armés font partie des agents dépêchés à Dumu.
"Ils ont arrêté ces policiers, ils les ont même frappé presque à l'agonie. Ils ont incendié Nsia, Masiambe, Dumu, c'est le troisième village qu'ils ont incendié parce que le gouvernement n'agit pas. Ils sont a Dumu et promettent de descendre vers Kwamouth", a indiqué à ACTUALITE.CD un préfet des études se trouvant sur le lieu de conflit.
L'administrateur du territoire de Kwamouth appelle à l'intervention du gouvernement central pour désarmer la population civile.
"Ces policiers étaient allés en mission vers Dumu, il y en a deux qui sont rentrés, les deux autres, on ne sait pas la destination qu'ils ont prise. C'est la tribu Yaka qui organise la milice puisque dernièrement nous avons récupéré dans la forêt là où ils étaient, les armes de chasse et des flèches, donc tout était organisé. Notre police ici est dépourvue de la logistique, nous demandons le concours du pouvoir central, qu'on nous envoie ne fût-ce qu'une compagnie d'infanterie militaire pour essayer de rétablir la paix", a déclaré Crispin Mwadi, administrateur du territoire de Kwamouth.
Le collectif des députés de Kwamouth exige l'installation des postes de police dans tous les endroits en conflit. Dans une correspondance adressée au Vice-premier ministre, ministre de l'intérieur et aux autorités provinciales de Mai-Ndombe, ils déplorent le départ précipité pour Inongo des militaires précédemment envoyés sur les lieux de conflit. Ce qui a occasionné le retour à la surface des populations armées, disent-ils.
Pour ces élus, il ne s'agit aucunement d'une simple revendication des terres mal gérées ou des redevances coutumières, mais "d'une milice armée" organisée, recevant les ordres d'un chef coutumier pour brûler les villages et s'attaquer aux paisibles citoyens.
A la base de cette tension, le conflit de terre, la hausse de la quantité des produits champêtres à donner par les non originaires aux autorités coutumières Teke à titre de tribut après la récolte.
Jonathan Mesa, à Bandundu