Des déplacements de populations non autochtones sont signalés dans trois villages du territoire de Kwamouth après une vive tension observée ce lundi 25 juillet suite au différend communautaire autour du paiement des redevances coutumières. Au moins six habitations ont été incendiées et deux personnes blessées par balles lors de l'intervention de la police, affirme l'administrateur du territoire de Kwamouth.
"Il y a deux blessés, ce sont des enfants mineurs et au moins 6 maisons brûlées. Ici à Kwamouth (cité) il n'y a pas de déplacement car les personnes ciblées se sont déplacées comme elles étaient avisées. Il y en a qui ont quitté le village de Masiambe pour Kwamouth et ceux de Ntsho ont quitté leur village pour Kwamouth et ceux de Ntshia se sont déplacés à Masiaka, ils sont des Yaka. Quand les Teke sont arrivés, ils ont brûlé seulement les maisons", a dit à ACTUALITE.CD Martin Suta, vice-président de la société civile de Kwamouth.
La veille, l'administrateur du territoire de Kwamouth Crispin Sudi avait rapporté les mêmes faits. Il avançait un bilan de trois maisons incendiées dans la nuit de dimanche à lundi.
M. Suta plaide pour des solutions urgentes du gouvernement afin de restaurer la paix dans cette partie de la province de Mai-Ndombe.
A la base de cette tension, la hausse de la quantité des produits champêtres à donner par les non originaires aux autorités coutumières à titre de tribut après la récolte. Selon l'administrateur du territoire de Kwamouth, une convention avait été signée entre les Teke et les non originaires dans ce cadre.
"Ce sont les TEKE qui s'attaquent aux non originaires. Les renseignements à notre possession font état de destruction de trois maisons. Il y a un conflit entre les Teke et les Yaka. C'est sur les redevances coutumières, les gens qui sont venus font l'exploitation agricole, les chefs coutumiers ne veulent pas respecter la convention. Ils ont quintuplé même le tribut qu'ils doivent recevoir et les autres sont mécontents de voir qu'on les considère comme des ouvriers. Selon la convention, il faut donner un sac de maïs à la récolte, maintenant ils sont allés au quintuple, alors les exploitants sont mécontents, et la population Teke ne veut plus de cette population qui refuse de payer la redevance", avait dit à ACTUALITE.CD lundi, Crispin Mwadi, administrateur du territoire de Kwamouth.
Le gouvernement provincial de Mai-Ndombe ne s'est pas encore prononcé sur cette question en dépit de la réunion de crise tenue lundi.
Mai-Ndombe a été victime des conflits communautaires fin décembre 2018. Les violences qui avaient opposé des membres des ethnies Ntende et Nunu Ntende et Nunu avaient causé la mort d'au moins 500 personnes, selon l'ONU
Jonathan Mesa, à Bandundu