RDC : « la loi sur la programmation militaire 2022-2025 est une volonté des institutions de voir l'armée monter en puissance » (Bertin Mubonzi)

Tshisekedi devant les FARDC
Ph. droits tiers

Pendant que les combats se poursuivent dans l'Est de la RDC entre le M23 soutenu par le Rwanda et les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), plusieurs questions se soulèvent autour des moyens logistiques et financiers dont l'armée a besoin pour faire face à l'ennemi.

Pour Bertin Mubonzi, député de l'Union pour la nation congolaise (UNC) et  président de la  commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale, la sollicitation et l'obtention, de l'exécutif  auprès du parlement, de la loi portant habilitation du gouvernement qui contient, notamment parmi les matières à légiférer, la loi sur la programmation militaire 2022-2025, dénote l'engagement des institutions à doter l'armée des moyens conséquents pour mener la guerre dans l'Est.

« C'est une façon pour toutes les institutions, en commençant par le président de la République, de manifester l'intérêt que nous avons de voir notre armée monter en puissance », a dit, à ACTUALITE.CD, le député national Bertin Mubonzi.

Et d’ajouter :

« La programmation militaire va permettre à l'Assemblée nationale qui travaille également sur le budget de l'État de savoir quel budget allouer à la défense. Nous savons désormais que notre armée doit être équipée, formée et soutenue socialement. Nous pourrions dès lors espérer que notre armée puisse être capable, dans les jours à venir, de défendre notre pays ».

Pour répondre aux attaques de certains députés indignés par le fait que la loi de programmation militaire n'a pas fait l'objet des débats en plénière,  Bertin Mubonzi répond que c'est par nécessité d'urgence qu'elle est passée aussi vite, dans un  contexte de clôture de la session de mars.

« Le parlement a son mode de fonctionnement. La loi a été adoptée au niveau du conseil des ministres. Il était prévu qu'elle soit débattue en plénière. Mais malheureusement, nous sommes allés en vacances parlementaires. Ça n'a pas été possible que nous puissions en débattre. Vu l'urgence par rapport à la situation sécuritaire à l'Est de la République, au lieu d'attendre trois mois, nous avons demandé que cette loi se retrouve dans la loi d'habilitation pour qu'à notre absence, le gouvernement poursuive ce processus de la montée en puissance de l'armée. Il n'y a rien à cacher dans cette loi ».

En dehors du budget de l'État, la loi de programmation militaire 2022-2025 va s'appuyer sur "plusieurs autres sources" financières à orienter à la défense nationale.

Au cœur des controverses les dernières heures de la clôture de la session de mars au parlement le 15 juin dernier,  la loi d'habilitation du gouvernement a été enfin votée le mardi 14 et mercredi 15 juin respectivement par l'Assemblée nationale et le Sénat.

En dehors de la programmation militaire, cette loi donne au gouvernement l'autorisation de légiférer sur les matières entre autres  la prorogation de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, la mise en place du cadre légal relatif à la promotion de l'entrepreneuriat des startups, la ratification du traité sur l'interdiction des armes nucléaires, et la ratification du protocole de la SADC pour la science, la technologie et l'innovation.

Bruno NSAKA