Kongo Central : l'APLTP clôture la deuxième session de l'atelier de formation sur les enquêtes et investigation en matière de Traite des personnes à Lufu

1
Les participants à la deuxième session de l'atelier de formation sur les enquêtes et investigation en matière de Traite des Personnes, organisée par l'APLTP. Ph. Droits tiers.

L'Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes (APLTP) a clôturé, ce mardi 28 juin, la deuxième session de l'atelier de formation sur les enquêtes et investigation en matière de Traite des Personnes en RDC, à Lufu au Kongo Central.

Cet atelier a consisté à renforcer les capacités des officiers du ministère public et de la police judiciaire en matière de la lutte contre la traite des personnes au niveau de Lufu, une localité du territoire de Songololo dans le district des Cataractes au Kongo Central.

Dans son speech, Pami Mayala, représentant de la Coordonnatrice de l'APLT et expert de cette structure, a décrit le concept de la traite des personnes aux participants. Selon ses précisions, ce phénomène opère sous forme de criminalité transnationale organisée.

"La traite des personnes ou l'esclavage du temps moderne est une des graves violations de droit de l'homme qui vise à considérer et à traiter l'être humain comme une marchandise que l'on peut exploiter et dont on peut tirer profit. Cette exploitation est généralement sexuelle mais elle est également professionnelle et consiste parfois à un prélèvement des organes. Elle est avec le trafic des armes et le blanchiment des capitaux, la criminalité transnationale organisée qui est un phénomène mondiale et la RDC ne fait pas exception", a fait savoir M. Pami Mayala.

Il a, par ailleurs, signifié l'apport de cet atelier de renforcement des capacités dans l'exécution des tâches des enquêteurs naturels notamment en matière de la lutte contre la traite des personnes.

"Il s'agit du renforcement des capacités. Dans chaque domaine, il faut entretenir le savoir. La lutte contre la traite des personnes est un phénomène plus ou moins nouveau en RDC. Ça nécessite des échanges avec les enquêteurs naturels qui sont les OPJ et les officiers du ministère public sur la traite des personnes qui constitue une criminalité transnationale organisée. L'objectif est de les sensibiliser sur ce nouveau phénomène criminel pour qu'ils puissent être à même de pouvoir le détecter et de poursuivre les auteurs de cet acte", a-t-il précisé. 

En outre, Franck Mbuka Mabondo, assistant à l'APLTP et l'un des responsables de la Commission Enquêtes et Investigation, martèle sur le rôle primordial de cet atelier. 

"Nous pensons que ces enquêteurs étant suffisamment renforcés seront en mesure de réprimer la traite des personnes sur base des droits positifs du pays en  attendant que le projet de loi sur la traite des personnes qui est en discussion au niveau du parlement soit adopté", martèle-t-il.

Bénéficiaires de ces assises, les officiers ont salué l'initiative de l'APLTP. Un sujet nouveau pour les officiers de Songololo, désormais ils seront en mesure de détecter le cas de traite des personnes.

"Nous n'avons pas encore eu à traiter les cas de traite des personnes. Nous avons déjà traités les cas de viol. Je demande à la population de collaborer avec la police pour nous aider à dénoncer les cas de traite à la frontière de Lufu. Cette formation nous a renforcé en capacités concernant la réalisation des enquêtes pour le cas de traite", a dit le Commissaire de la Police Kabongo, participant à cet atelier. 

L'APLTP est le service compétent, attaché à la Présidence de la République, pour la prévention, la sensibilisation, la lutte contre le phénomène de la traite des personnes tels que l'identification des auteurs de ces actes, le suivi de leur tradition en justice jusqu'à leur condamnation ainsi que la protection des victimes des actes rentrant dans la définition de la traite des êtres humains. Elle participe au démantèlement des réseaux liés audit phénomène ; assure le suivi et concourt à la conception et l'élaboration de la politique publique en cette matière.

Jordan MAYENIKINI