RDC-M23 : « le concours de la communauté internationale est très attendue pour la cessation définitive de ces agressions que le peuple congolais ne mérite nullement » (Bahati Lukwebo)

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Le Président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo/Ph. Droit tiers

Le président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo a, mercredi 15 juin, fait appel à l'implication de la communauté internationale pour la cessation des agressions que subit le peuple congolais. Ce, suite à la situation sécuritaire de l’est de la RDC marquée par l'activisme des groupes armés et l'occupation de Bunagana par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.

« Nous restons de cœur unis avec nos compatriotes victimes des agressions dans le Nord Kivu et l'Ituri. Dans ce même élan, le concours de la communauté internationale est très attendue pour la cessation définitive de ces agressions que le peuple congolais ne mérite nullement », a dit Bahati Lukwebo dans son mot de clôture de la session parlementaire de mars.

Ce dernier a salué la condamnation par la communauté internationale du groupe rebelle M23 ainsi que leurs commanditaires. 

« Dans cette même perspective, je félicite le gouvernement de la République à travers le conseil supérieur de la défense pour toutes les décisions courageuses prises dans le cadre de la gestion de cette crise avec la rébellion du M23. Pour sa part, le Sénat joint sa voix à celle du gouvernement pour condamner à son tour ce comportement récidiviste, ignoble et macabre du groupe terroriste M23 sous le parrainage d'un pays voisin », a ajouté M. Bahati.

La rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines et Kinshasa a clairement accusé Kigali de soutenir cette rébellion.

Depuis plusieurs semaines, des manifestations sont organisées en RDC pour demander la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda. Mardi encore, quelques centaines de personnes se sont rassemblées devant le ministère des Affaires étrangères à Kinshasa pour demander l'expulsion de l'ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega. Celui-ci avait été récemment convoqué pour recevoir une mise en garde « sévère », selon les autorités congolaises.

Les relations entre Kinshasa et Kigali sont tendues depuis le génocide au Rwanda en 1994, avec l'arrivée massive en RDC de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsi, chaque pays s'accusant mutuellement de soutenir des groupes rebelles antagonistes. Elles s'étaient apaisées après l'arrivée au pouvoir, début 2019, de Félix Tshisekedi, mais la résurgence du M23 a ravivé les tensions.

Clément MUAMBA