Assemblée nationale : une question orale avec débat adressée à la ministre des mines sur notamment l'état des lieux des réserves additionnelles des gisements de Tenke Fungurume

TFM
Usine de Tenke Fungurume Mining. Ph. ACTUALITE.CD

Le député national Mbemba Ebenga Nanou a adressé, jeudi 9 juin, une question orale avec débat à la ministre des mines, Antoinette Nsamba Kalambayi. L'élu de Kipushi dans la province du Haut-Katanga veut avoir des explications de la ministre de tutelle sur l'état des lieux des réserves additionnelles des gisements de Tenke Fungurume et les exportations de la société TFM.

« Il vous souviendra qu'en son temps la Gécamines avait fait une jointe venture avec des partenaires étrangers pour la création de la société TFM en vue de l'exploitation des gisements de TENKE FUNGURUME. Selon la convention créant ladite société, il est stipulé que TFM fera l'exploitation des gisements connus tout en effectuant des recherches géologiques pour de nouveaux gisements qui constitueront ainsi les réserves additionnelles », a-t-il fait savoir dans sa question orale avec débat.

Compte tenu de l'importance économique mondialement reconnue des gisements de TENKE FUNGURUME et au vu de l'exploitation ainsi que des recherches géologiques effectuées par CMOC, l'actuel partenaire de la Gécamines, Mbemba Ebenga Nanou dit attendre des éclaircissements sur des préoccupations suivantes :

• Votre ministère détient-il les données actualisées des réserves additionnelles de TFM ? Si oui pourriez-vous nous en présenter un état des lieux ?

• Votre ministère dispose-t-il d'un mécanisme fiable permettant d'avoir des statistiques des exportations effectuées par TFM ?

La démarche de ce député national intervient quelques jours après la publication du rapport de l'inspection générale des Finances (IGF) sur la gestion de la Gécamines. L'IGF a, dans un rapport, relevé de nombreuses irrégularités dans la gestion de la société publique minière Gécamines, ayant provoqué la perte selon elle de centaines de millions de dollars.

L'agence anticorruption avait lancé, il y a plusieurs mois, un audit de la société sur la période 2010-2020 et a bouclé son rapport le 31 mai, a indiqué l'hebdomadaire Jeune Afrique, qui en a publié en premier les conclusions. La Gécamines (Générale des carrières et des mines) était dirigée durant cette période par Albert Yuma, un proche de l'ancien président Joseph Kabila, qui a été écarté en décembre dernier de la tête de l'entreprise par le gouvernement de Félix Tshisekedi.

Une "synthèse" de ce "rapport de l'IGF sur la gestion de la Gécamines", dont l'AFP a obtenu une copie, énumère les multiples problèmes constatés: "irrégularités" dans "les cessions d'actifs miniers à travers les contrats de partenariats", "manque de transparence dans la signature des contrats", "préjudices dans les cessions de droits", "défaut de paiement des impôts dus au Trésor", "présomption de détournements des deniers publics", "bradage du patrimoine immobilier de l'entreprise", etc.

L'IGF indique en particulier ne pas avoir retrouvé la trace de plus de 400 millions de dollars sur un total de quelque 600 millions d'avances sur fiscalité et prêts à l'Etat. Elle pointe aussi des "avantages indus" payés aux dirigeants ou encore le "paiement de collations exorbitantes". "Pendant la période examinée, la Gécamines a généré 2 milliards de dollars américains en ressources propres", a précisé à l'AFP le patron de l'IGF, Jules Alingete. Or, dit-il "1,5 milliard a servi au paiement des primes et collations du management".

L'IGF affirme en outre que de 2012 à 2020, "les partenaires de la Gécamines ont réalisé un chiffre d'affaires global évalué à 35 milliards de dollars", alors que l'entreprise "n'a reçu que 564 millions de dollars comme royalties tirées de ces partenariats, soit 1,6%".

Clément MUAMBA