Claver Gatete, délégué à l’ONU du Rwanda aux discussions sur les combats à Rutshuru et à Nyiragongo (Nord-Kivu), a répété la posture, la ligne de défense et de communication de son gouvernement face à cette crise.
Pour Kigali, les FARDC travaillent aux côtés des FDLR. Selon Claver Gatete, les militaires congolais, aux côtés des FDLR, a-t-il dit, ont tiré des obus à travers la frontière sur le territoire rwandais. D’après lui, un autre bombardement aurait été enregistré le 19 mars 2022.
Au sujet du lien avec le groupe du 23 mars, « le Rwanda rejette l’étiquetage des membres du M23 comme Rwandais », a-t-il affirmé. D’après lui, « ce sont des ressortissants congolais qui ont des doléances qui doivent être résolues en interne en RDC ».
Claver Gatete a aussi affirmé que les combattants du M23 accueillis sur le territoire rwandais en 2013 « ont été désarmés et transférés loin de la frontière de la RDC ».
Comme au début de cette crise, le délégué rwandais a brandi encore le thème de génocide. Il se remarque, d’après lui, la résurgence flagrante des discours de haine anti-Rwanda et des appels au génocide qui seraient encouragés par certains fonctionnaires et politiciens en RDC. « Le Conseil et la communauté internationale ne sauraient rester silencieux, compte tenu de ce qui s’est passé au Rwanda en 1994 ».
Ce discours rencontre celui tenu par Adonia Ayebare, le représentant ougandais, dans le même cadre. Lui également avait évoqué « ceux qui promeuvent les discours de haine dans la région » et avait demandé à la Conseillère spéciale pour la prévention du génocide de se pencher sur la question. Quelques jours plus tôt, le Général Muhoozi, fils de Yoweri Museveni et chef de l’Armée de terre ougandaise, avait abordé la question également sous l’angle purement communautaire parlant d’une « armée Hima-Tutsi d'Afrique de l'Est », qui mettrait en garde tous ceux qui s'attaqueront au Rwanda et à l’Ouganda.