Le débat sur la candidature de Joseph Kabila Kabange à la prochaine élection présidentielle continue à susciter des réactions dans l'environnement politique congolais. Si pour certains le sort de Joseph Kabila est déjà scellé au regard de son statut de sénateur à vie, d'autres par contre estiment qu'il peut toujours competir à un mandat électif.
À la suite d'un parallélisme entre la constitution Congolaise et Française, Serge Kadima Luabeya, Cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie estime que le statut de sénateur à vie n'est pas un mandat mais un privilège qui ne peut pas empêcher son bénéficiaire le droit d'être élu.
"D'aucun considèrent que le statut de " sénateur à vie " est un privilège, donc un droit auquel on peut renoncer à tout moment. Et surtout lorsque les conditions de son existence et de son exercice entrent en collision frontale avec les autres droits civils et politiques, notamment celui d'être candidat y compris à la magistrature suprême. C'est dans cette logique que, les autres Sénateurs, mais aussi les Députés aussi bien nationaux que provinciaux qui sont élus pour un mandat de 5 ans en vertu de la même constitution, ont toute la latitude d'exercer d'autres fonctions exécutives après avoir renoncé à leur mandat.En outre, le fait Sénateur à vie n'est pas un mandat étant donné que celà ne résulte pas des élections. Ceci reste un privilège qui ne peut en aucun cas priver son bénéficiaire du droit d'élire" a-t-il fait savoir dans un message remis à la presse ce dimanche 8 mai 2022.
Et de poursuivre :
"Si le fait d'être Sénateur à vie ne peut empêcher ce dernier d'élire, il ne peut pas non plus l'empêcher d'être élu. En France, l'ex Président Nicolas Sarkozy a eu à se remettre dans la course politique après son repos constitutionnel. Cette approche qui a guidé l'ancien président français peut être utilement exploité dans l'interprétation de l'article 70 de la Constitution congolaise.En somme, le Président Joseph KABILA KABANGE a le droit d'exprimer ses ambitions présidentielles en 2023"
Pour ce cadre de l'OCC et ancien président de la ligue des du PPRD, il est de notoriété publique que le droit positif congolais est d'obédience romano germanique. À l'en croire, certains de ses aspects sont, malheureusement, jusqu'à ce jour la copie du droit français ancien, notamment, le Code Napoléon. Le Droit constitutionnel n'échappe donc pas à cette filiation juridique mutatis mutandis.
"Le statut d'ancien Président de la République fait l'objet d'un encadrement juridique dans les deux systèmes juridiques respectifs. La Constitution de la République Démocratique du Congo en son article 70 dispose sans ambages que, le Président de la République honoraire bénéficie du statut de Sénateur à vie c'est-à-dire après avoir effectué un ou deux mandats successifs. En droit comparé, en l'occurrence en droit français, il est en revanche, prévu dans la constitution qu'un ancien Président " est de droit membre du Conseil constitutionnel en vertu du second alinéa de l'article 56 de la constitution française. L'intérêt de ces privilèges "post présidentiel'' réside dans la volonté du constituant de mettre en place un certain management à la fois des velléités de type ''j'y suis et j'y reste'' souvent consécutives du spectre des incertitudes après avoir occupé le rang le plus élevé du pays. Car, dit-on,le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument" a soutenu Serge Kadima Luabeya.
Au cours d'une interview accordée à Jeune Afrique, Raymond Tshibanda Ntunga Mulongo, coordonnateur de la cellule de crise du FCC avait fait savoir que Joseph Kabila est le candidat naturel du FCC.
"Et rien n’empêche Joseph Kabila d’être candidat. À lui de faire un choix", avait-il soutenu.
Le PPRD, son parti politique sera en congrès au mois de mai de l'année en cours. C'est probablement à l'issue de ces assises que l'opinion pourrait être fixée si oui ou non Joseph Kabila Kabange annoncera sa candidature à la présidentielle.