Consultations de Nairobi: « c’est une opportunité qui enlève aussi toute excuse aux groupes armés pour ne pas désarmer (Mathias Gillmann/MONUSCO)

Félix Tshisekedi et Uhuru Kenyatta
Félix Tshisekedi et Uhuru Kenyatta

Les Nations Unies saluent l'orientation donnée au processus de Nairobi piloté par la présidence de la République sur facilitation des autorités kenyane. Ces consultations entre les émissaires du président Félix Tshisekedi et les groupes armés de l'Ituri, Nord et Sud Kivu se sont clôturées le 27 avril après cinq jours de travail. Kinshasa précise qu’il s’agit d’une première étape laissant entendre qu’une suite est envisagée. 

« Ce processus de Nairobi vient juste de commencer et pour nous c’est une opportunité qui enlève aussi toute excuse aux groupes armés pour ne pas désarmer car ce sont des consultations auxquelles des représentants des groupes armés sont invités. Encore une fois, ce n’est pas nous qui décidons qui est invité. C’est la facilitation kényane et le Gouvernement congolais », a déclaré Mathias Gillmann, porte-parole de la MONUSCO, au cours de la conférence bimensuelle de la mission onusienne.

Et d’ajouter:

« Mais nous pensons que des consultations qui continuent avec ces représentants des groupes armés et aussi avec les victimes et les représentants des communautés peuvent permettre d’appuyer la stratégie nationale de désarmement et de réintégration communautaire et peuvent permettre de nourrir ce processus de réintégration communautaire pour trouver des solutions à long terme qui vont encore une fois, comme on le répète souvent, au-delà de la réponse militaire ».

Il a également répété le point de vue des Nations unies sur le fait d’aller au-delà de la réponse militaire.  

« La réponse militaire, évidemment, est fondamentale, est nécessaire contre les groupes armés. Mais il faut aussi, je le répète souvent, s’attaquer aux causes profondes du conflit, s’attaquer à toutes les questions qui font que des communautés n’arrivent pas à cohabiter de manière pacifique. Et tous ces problèmes d’accès aux ressources, d’accès à la terre et de règlement pacifique des conflits, c’est quelque chose qui peut aussi être réglé, en tout cas, aider à trouver des solutions communes, dans le cadre du programme de DDRCS. Ces consultations de Nairobi nous semblent une opportunité à saisir pour travailler à tout cela ».

Dans le même chapitre, les participants à la 1078e réunion du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA tenue le 19 avril 2022 sur le suivi du 10e Mécanisme de surveillance régional de février 2022 à Kinshasa ont reconnu « que la situation et les atrocités commises dans l'est de la RDC relèvent du terrorisme ». Ils ont ainsi demandé que cette situation soit inscrite à l'ordre du jour du prochain sommet extraordinaire de l'UA, qui se tiendra en mai 2022 en Guinée équatoriale.