Le Groupe de 13 personnalités politiques et de la société civile (G13) a accédé à la demande des députés nationaux sur la baisse de la caution électorale et que cela soit également payable par liste et non par candidat en vue d'assurer une grande participation des Congolais.
Devant la représentation nationale, ce groupe a, par la même occasion, suggéré le remboursement de la caution une fois que la candidature n'est pas retenue.
« Les Collègues Gaël Busa, Valentin Ngandu, Kambale, Kasereka, Jean-baudouin Mayo et Prosper Bukasa ont eu à préconiser à juste titre, à l’occasion de leurs interventions, la réduction significative du montant des frais de dépôt de candidature. Ils ont indiqué en outre qu’en s’acquittant dorénavant des frais de dépôt de candidature non pas par siège, mais plutôt par liste, les citoyens moins nantis pourront plus facilement postuler tandis que les partis et regroupements politiques seront plus en capacité de satisfaire à la condition de recevabilité des listes au prorata des 60% de sièges en compétition qui sera consacrée très prochainement, nous l’espérons. Le G13 n’y trouve aucun inconvénient et plaide pour la réduction de la caution qui sera désormais à payer par liste pour les partis et regroupements politiques ainsi que par personne, pour tout candidat indépendant. Cela rencontre une demande de plus en plus pressante des différentes couches de notre population. Aussi, le G13 propose qu’il soit consacré le principe du remboursement des frais aux listes et aux postulants indépendants dont les candidatures auront été déclarées irrecevables », a fait savoir, à la plénière du lundi 2 mai, le député national Claudel André Lubaya, membre du G13.
Évoquant les différentes innovations contenues dans cette proposition de loi, l'élu de Kananga dans la province du Kasaï Central estime quoiqu’il en soit, par la présente proposition de loi, il est venu le temps de faire le choix entre le statu quo et le changement afin de rompre avec la tradition dans laquelle sont ancrées les habitudes des calculs politiciens.
« Il s’agit pour la présente proposition de loi, d’assigner au concept «élection » sa vocation originelle c’est-à-dire, être l’une des modalités les mieux reconnues d’exprimer un choix. Nul n’a le droit de s’accommoder des mascarades électorales qui attentent à la paix civile d’un pays dans le seul but d’accéder au pouvoir ou de le conserver. Tout coule, tout passe, rien ne demeure ; disait Héraclite d’Éphèse, à la fin du VIème siècle avant Jésus Christ. Le changement auquel nous aspirons à travers cette réforme consiste à infuser dans le mental de tout postulant politique l’esprit de compétitivité assorti d’un régime de respect des règles saines, lesquelles règles permettent de consacrer au final un gagnant et un perdant. De même, les hommes politiques que nous sommes devraient savoir qu’on ne peut pas gagner à tous les coups. C’est aussi ça l’esprit républicain. L’intérêt du peuple devra être l’élément déterminant de toute démarche politique et c’est le cas de la présente proposition de loi », a ajouté l'ancien gouverneur du Kasaï Occidental.
Et de poursuivre :
« (…) Le G13 en appelle ainsi à notre sens de responsabilité pour faire de la présente réforme, un marqueur distinctif de cette législature en posant les jalons de la stabilité de notre pays et en en faisant en même temps un legs aux générations futures. Je sais, Honorable Président, on ne change pas les hommes en un jour ; il faut des textes plus contraignants pour formater leurs comportements et les amener ainsi à des améliorations et au changement. L’Histoire retiendra que nous avons fait notre part de travail, tout en assumant notre rôle de législateur avec responsabilité et sans complaisance, à l’écoute du retour d’expérience de notre société s’agissant des imperfections de notre système électoral et de l’impératif d’y remédier définitivement ».
Après trois jours de débat avec près de 90 intervenants, l'Assemblée nationale a déclaré recevable la proposition de loi électorale initiée par le G13, dite Loi Lokondo. La plénière a décidé que les options soient levées avant l'envoi de cette proposition en commission pour examen approfondi. Cette proposition est une possibilité accordée également aux élus du FCC qui ont boycotté les plénières relatives à la loi électorale pour pouvoir venir identifier les dispositions de la proposition de loi qui nécessitent un consensus.
Clément MUAMBA et Berith YAKITENGE