Comment l’ONU évalue les opérations conjointes menées par les armées de la RDC de l'Ouganda sur le sol congolais et comment la Monusco s'insère-t-elle dans ce dispositif? La question a été posée par ACTUALITE.CD à Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général des Nations-unies en charge des opérations de maintien de la paix, à la fin de son séjour de travail en RDC.
« je parlais tout à l'heure de coopération sécuritaire coordonnée entre deus États de la région et c'est ce qui se passe aujourd'hui avec à la coopération de la République démocratique du Congo et des forces de l'Ouganda. Nous avons fait beaucoup de progrès en matière de coordination. Nous avec les forces armées de la République démocratique du Congo et aussi, s'agissant de cette coordination nécessaire avec ces opérations qui sont menées avec le soutien des forces ougandaises ».
Il comprend également le fait que les résultats aient tardé à se manifester: « Au départ, ça a pris un peu de temps pour s'assurer qu'il y aurait à la fois une bonne coordination et puis qu'on éliminerait tous les risques de ce qu'on appelle les incidents aujourd'hui, ça se passe dans de bonnes conditions de coordination. Il y a des résultats qui se traduisent par le fait que les bases de l’ADF ont été démantelées où affaiblies. Les adf, eux-mêmes, se fragmentent. Mais certains éléments adf ont tendance à fuir vers des zones où l'armée congolaise et l'armée ougandaise sont moins où peu présentes ou même pas du tout présentes ».
Ce qui veut dire, ajoute, M. Lacroix qu’il faut davantage se déployer et s’adapter: « Donc ça présente des défis complémentaires qu’il faut traiter, en coordination avec les FARDC? Oui, il y a des résultats. Il est important d'ailleurs qu’il y ait une communication active sur ces résultats parce qu'il y a eu des bases, des campements, des Adf qui ont été attaquées, neutralisées, donc une dégradation des capacités des Adf ».
Pour le N°2 de l’ONU, dans cette perspective, il faut une approche sous-régionalismes: « Cependant, il est clair que là, le défi des ADF avec en plus cette dérive terroriste qui les caractérise avec ces attaques, engins explosifs improvisés, ces attaques à la bombe, c'est un défi qui nécessitera beaucoup de résilience, de patience et de détermination. Ça, on ne peut pas le traiter en quelques semaines ou quelques mois. La question du terrorisme renvoie à la coopération régionale parce que, par définition, c'est un phénomène qui dépasse les frontières et ça a été beaucoup évoqué lors du sommet de Kinshasa ».
Malheureusement, fait-il remarquer, la situation d’insécurité ne concerne pas que l’activisme de l’ADF.
« Et puis, il ne faut pas oublier que les Adf, c'est un groupe important, actif, mais il y en a beaucoup d'autres. On a parlé tout à l'heure de l'Ituri des Codeco, Zaïre, sans parler du ce qu'on appelle le petit nord ou encore le Sud-Kivu ».
Les bons rapports entre l’ONU et les autorités congolaises, sont d’après-lui, un motif d’optimisme: « Nous avons une très bonne coopération, un bon état d'esprit de confiance avec les autorités congolaises, y compris au plus haut niveau. Nous, ça nous motive, nous allons garder le cap, nous allons travailler à continuer, à adapter notre outil, faire le maximum et ça correspond à ce que nous devons faire, au mandat qui nous a été donné ».
Opérations conjointes FARDC-UPDF: il y a des résultats, il est important d’avoir une communication active sur ces résultats (Jean-Pierre Lacroix) pic.twitter.com/6Av2DCQlQW
— ACTUALITE.CD (@actualitecd) March 1, 2022