Le Ministère de l'Économie Nationale a procédé, mercredi 26 janvier, à la révision de la structure des prix des carburants terrestres et d'aviation dans la zone d'approvisionnement Ouest comprenant entre autres, les provinces de Kinshasa, Kongo Central. Cette révision des prix des carburants à la pompe intervient donc dans un contexte de hausse des cours mondiaux du pétrole brut entrainant une augmentation des Prix Moyens Frontières Commerciaux (PMFC) des principaux carburants consommés en RDC (Essence, Gasoil, FOMI et le Jet A1").
Dans une mise au point faite, mercredi 26 janvier, Guylain Malere Muderekeza, Directeur de Cabinet du ministre de l'économie nationale explique les facteurs déterminants le niveau des prix des carburants à la pompe.
"Le niveau des prix des carburants la pompe est principalement déterminé par trois facteurs : le Prix Moyen Frontière Commercial (PMFC) qui indique le coût d'acquisition des produits auprès des fournisseurs étrangers; le volume de carburant mis en consommation ainsi que le taux de change CDF/USD déterminé par la Banque Centrale du Congo. La règlementation en vigueur prévoit que les prix des produits pétroliers sont actualisés chaque fois que l'un de ces trois paramètres clés varie au-delà du seuil de tolérance fixé à 5%, à la hausse comme à la baisse. C'est le cas par exemple lorsque les cours du pétrole augmentent sur le marché international, et que le coût d'acquisition du carburant devient plus onéreux pour les sociétés pétrolières de distribution. De même, lorsque la dépréciation de la monnaie entraine une volatilité importante du taux de change dans des proportions dépassant les 5% comparativement au taux retenu dans la structure en vigueur", a-t-il expliqué.
Il a indiqué, par ailleurs, qu'en cas de non-actualisation de la structure des prix en dépit d'une variation importante des paramètres décrits ci-dessus, il peut découler que les prix à la pompe, fixés par le Gouvernement devienne inférieurs aux prix auxquels les sociétés distributrices des carburants devraient en principe vendre leurs produits pour couvrir leurs charges et générer des bénéfices autorisés.
"La différence entre ces deux prix constitue une subvention que l'État accepte de prendre en charge pour soulager la population et maintenir l'équilibre du système d'approvisionnement. Comparativement aux derniers changements intervenus en août 2020 pour la zone Ouest et en juillet 2021 pour les zones Est et Sud, le Prix Moyens frontière commerciaux ont connu une augmentation significative et largement supérieure au seuil de 5%. En comparant les PMFC du marché avec leur niveau retenu dans la structure des prix avant révision, il se dégage des écarts de l'ordre de 60% pour l'essence et 63% pour le Gasoil, alors que les prix à la pompe sont restés fixes", a ajouté Guylain Malere Muderekeza.
Ainsi, malgré la légère augmentation du prix à la pompe, a-t-il fait savoir, l'État continue à supporter une portion du prix sur chaque litre acheté pour le cas de l'essence. Cette subvention vise à soulager la population et à réduire les risques de tension inflationniste pouvant découler d'une forte fluctuation des prix des carburants.
"Le Ministère de l'Economie nationale est engagé avec les autres Ministère concernés par la question, dans une dynamique d'amélioration structurelle des structures des prix des produits pétroliers, en vue de renforcer la maitrise des coûts et la transparence du secteur", a-t-il rassuré.
Cette augmentation intervient quelques jours après la publication de la nouvelle structure des prix des produits pétroliers dans les zones d'approvisionnement de l'Est et du Sud.
Il y a quelques semaines, les usagers ont éprouvé des difficultés à se ravitailler en produits pétroliers dans certaines provinces de la RDC. Cette situation a perturbé le secteur de transport en commun causant ainsi la hausse du prix de transport dans les provinces issues de l'espace Grand Katanga et d'autres de l'Est de la République Démocratique du Congo.
Clément Muamba