La situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo continue à se détériorer suite à la poursuite des violences en dépit des initiatives diplomatiques en cours au niveau international. C'est dans ce cadre que les États-Unis d'Amérique appellent les parties prenantes à honorer leurs engagements.
D'après Dorothy Camille Shea, représentante permanente des États-Unis d'Amérique aux Nations-Unies, la poursuite des hostilités sur terrain met en mal les efforts de médiation en cours et aggrave davantage la situation sécuritaire déjà précaire.
"Monsieur le Président, les États-Unis attendent pleinement de la RDC et du Rwanda qu'ils respectent leurs obligations de cesser les actes hostiles et de résoudre les différends par des moyens pacifiques, par l'intermédiaire du Comité mixte de surveillance créé par l'accord de paix du 27 juin. Nous attendons également de la RDC et du M23 qu'ils agissent de bonne foi, conformément à la Déclaration de principes signée à Doha, par laquelle les deux parties se sont engagées à un cessez-le-feu permanent. La poursuite des hostilités est contraire aux accords signés par les parties", a déclaré vendredi 22 août devant le conseil de sécurité de l'ONU Dorothy Camille Shea.
Au nom de l'administration Trump, la diplomate américaine appelle le Conseil de sécurité à sanctionner « les saboteurs » du processus de paix en République Démocratique du Congo.
"Les États-Unis demanderont des comptes aux saboteurs de la paix et nous appelons les membres du Conseil à faire de même. L'accord de paix et la Déclaration de principes sont publics. Cela vise à la fois à garantir que les populations de la région puissent envisager une voie vers la paix et la prospérité, et à garantir que toutes les parties respectent leurs obligations et leurs engagements. Nous avons déjà franchi une première étape dans ce sens le 12 août, lorsque les États-Unis ont sanctionné quatre entités produisant et commercialisant des minerais de conflit dans l'est de la RDC", a indiqué Représentante permanente des États-Unis d'Amérique.
Par ailleurs, la diplomate américaine a salué les différentes étapes déjà franchies dans le cadre de l'accord de Washington. Occasion pour elle, d'insister sur le respect du calendrier convenu.
"Monsieur le Président, nous saluons l'organisation par l'Union africaine de la première réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, le 7 août, qui a lancé le Concept d'opérations du Plan harmonisé pour la neutralisation des FDLR et la levée des mesures défensives par le Rwanda. Nous exhortons la RDC à mettre en œuvre immédiatement la phase de préparation et attendons le respect du calendrier, comme l'exige l'Accord de paix du 27 juin, y compris le retrait des forces rwandaises de la RDC", a martelé la représentante de l'administration Trump auprès des Nations-Unies.
Sur le terrain, la tension ne cesse de monter entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et la rébellion de l'AFC/M23. Par des communiqués interposés, les deux parties s’accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu alors que le processus de paix de Doha marque le pas.
Après le rendez-vous manqué du 8 août dernier, les délégués du gouvernement congolais et ceux de l'AFC/M23 séjournent déjà à Doha au Qatar. Des sources proches de la médiation, a-t-on appris, il sera question au cours de ce nouveau round des discussions d'aborder la mise en œuvre des termes de la déclaration de principes en vue de parvenir à la signature de l'accord de paix.
Malgré la signature de la déclaration de principes, les engagements mutuels censés poser les bases d’un futur accord de paix global peinent à se matérialiser. Les mesures de confiance considérées comme indispensables à la reprise des pourparlers début août en vue de parvenir à un accord de paix global restent jusque-là sans effet.
Clément MUAMBA