Congo hold-up : Kabila se réserve le droit « de saisir incessamment les instances judiciaires compétentes tant en RDC qu’à l’étranger pour que justice soit faite »

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L'ancien Président de la République, Joseph Kabila

Les avocats du sénateur à vie et ancien Président de la République Joseph Kabila Kabange ont rejeté les allégations soulevées dans l'enquête de Congo Hold-up. Pour eux, c'est une manière d'exposer leur client au mépris public.

Face à ce qu'ils qualifient de campagne de diffamations et dénonciations calomnieuses, de dénigrement et des contre-vérités, ils annoncent que Joseph Kabila se réserve le droit de saisir incessamment la justice.

« Ayant pris connaissance des extraits du rapport tels que publié et devant des preuves évidentes de contre vérité, des dénonciations calomnieuses et des diffamations attentatoires à l'honneur et à la réputation du Président de la République honoraire par ailleurs de nature à l'exposer au mépris public, le collectif des avocats a examiné toutes les possibilités de porter cette affaire devant les cours et tribunaux. C'est l'occasion de préciser que nous ne sommes pas venus pour donner une conférence de presse, néanmoins en tant qu'avocats et praticiens de droit, nous voulons fixer l'opinion et annoncer la position officielle du Président de la République honoraire face à cette campagne de diffamation et des dénonciations calomnieuses de dénigrement et de contre vérité contre sa personne », a dit devant la presse, ce jeudi 23 décembre, le professeur Nyabirungu, l'un des avocats de Joseph Kabila.

Et de poursuivre :

« Bien plus, nous pouvons nous interroger en quoi la gestion interne d'une banque privée, les actes posés par des autorités de régulation et l'administration fiscale par ailleurs relever par des auditeurs indépendants et par l'IGF doivent être imputés au Président de la République honoraire. Nous nous réservons donc au moment opportun le droit de recourir aux voies légales pour rétablir le respect, l'honneur et la réputation du Président de la République honoraire qui a toujours fait preuve du patriotisme et de l'intégrité dans la conduite des affaires de notre pays ».

Ces avocats estiment que cette enquête de Congo Hold-up est tout simplement un acharnement contre Joseph Kabila Kabange qui a refusé comme d'autres personnes d'aller vivre dans le grand palace à l'étranger.

« C'est à cause de ce patriotisme et de son amour avéré pour notre beau pays qu'il a préféré après son deuxième mandat de continuer à y vivre modestement parmi les siens au lieu de s'installer dans le grand palace à l'étranger. L'acharnement sur la personne du Président de la République honoraire de la part des médias internationaux politiquement orienté, manipulé, et instrumentalisé appelle une réponse énergique et appropriée par toute voie de droit. C'est pourquoi suite à la violation grave et intentionnelle de ces droits fondamentaux de citoyen, notre client se réserve le droit de saisir incessamment les instances judiciaires compétentes tant en République Démocratique du Congo qu'à l'étranger pour que justice soit faite », a-t-il ajouté.

Près de 140 millions de dollars auraient été décaissés entre 2013 et 2018 au profit des proches de l’ancien président, selon les enquêtes Congo Hold-up. Des comptes du cercle de Joseph Kabila auraient aussi bénéficié des crédits de plus 100 millions USD. Problème : l’origine de ces fonds n’a pas été déterminée. Il est aussi évoqué des dépôts en liquide d’environ 40 millions USD.

Ces médias et des ONG auteurs de ces vastes enquêtes pointent du doigt les faiblesses du système bancaire congolais avec, selon les enquêteurs, ce qu’on peut appeler des complicités internes à la BCC avec des soupçons de blanchiments d’argent, des transferts vers des sociétés écrans qui seraient basées dans des paradis fiscaux et d’autres flux opaques.

De son côté, Rose Mutombo, ministre de la Justice, a donné « injonction » au procureur général près la Cour de cassation « d’ouvrir une instruction judiciaire » sur les « révélations de détournements de fonds publics impliquant plusieurs sociétés congolaises et internationales » contenues dans les enquêtes de Congo Hold-up.

Clément Muamba