Face aux nouvelles bavures policières observées à Kinshasa ces derniers jours, Emmanuel Kabengele, coordonnateur du Réseau pour la Réforme du Secteur de Sécurité et de Justice (RRSSJ), appelle au renforcement de l’inspection générale de la police nationale congolaise.
Pour lui, cet organe de contrôle et suivi du comportement du policier ne fait pas correctement son travail. D’où, estimet-il, il est difficile de décourager les mauvais comportements.
« Il faut renforcer l’inspection générale de la police nationale congolaise parce que c’est l’organe de contrôle interne et de suivi du comportement du policier. Si l’inspection faisait son travail comme il se devait, je crois qu'il pourrait y avoir une discipline qui ferait dissuader la récidive », a dit, à ACTUALITE.CD, le coordonnateur du RRSSJ.
M. Kabengele fait savoir que si ces cas de bavures policières continuent de se répéter, en partie c’est parce que des sanctions qui sont généralement prises ne sont pas de nature à dissuader la récidive.
« Ce qui est arrivé est vraiment condamnable. Si ces cas se répètent, cela veut dire que les sanctions qui ont été prises pour les cas précédents n’étaient pas à la dimension de dissuader la récidive. Mais il y a aussi une instruction qui souffre de son application. C’est l’instruction selon laquelle les policiers ne devraient pas trop s’occuper de la sécurité des privés ou encore de leurs gardes. Déjà qu’il se pose un problème d’effectif de la police. Si plusieurs policiers sont orientés vers la garde des privés, vous voyez qu’il y aurait déjà un problème pour pouvoir faire face à tous ces cas », a-t-il ajouté.
Et d’ajouter :
« Il y a un déficit de suivi de ce comportement déviant des policiers. Il y a déjà un certain nombre de lois qui existent pour sanctionner des officiers qui essayent d’enfreindre les règlements du pays. Au-delà du renforcement du système répressif, il y a aussi un problème de management global de la police nationale. C’est ce qui fait qu’il y ait récurrence de ces bavures alors qu’on a eu à faire tant de dénonciations, alors qu’on dit que le processus de réforme de la police est en marche ».
Plusieurs bavures policières ont été observées ces derniers jours à Kinshasa. Un technicien de la chaîne Antenne A a été tué par balle. Olivier Mpunga, âgé de 32 ans, dont le procès est en cours, a succombé des suites de tortures dans un QG de la police. Une délégation conduite par le ministre des infrastructures et travaux publics dans laquelle se trouvaient quelques députés nationaux a été victime des tirs de la police alors qu’elle se dirigeait un chantier à Mbudi. Ces cas s’ajoutent à plusieurs autres rapportés les mois derniers notamment le décès d’un étudiant de l’UNIKIN ou encore celui d’un policier tué par inadvertance par son propre collègue.
Japhet Toko