Paul Mwilambwe : “Christian Ngoy m’avait revelé que Chebeya a fait le rapport contre moi, le général [John Numbi] et le président Kabila”

Paul Mwilambwe, témoin clé dans le procès Floribert Chebeya
Paul Mwilambwe, témoin clé dans le procès Floribert Chebeya

Le policier Paul Mwilambwe, témoin important dans l’affaire sur le meurtre de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, a comparu pour la première fois ce mercredi 7 décembre 2021 devant la Haute Cour miilitaire qui siège en forraine à la prison militaire de Ndolo. Il est rentré au pays dix ans après sa fuite. Dans sa déposition, Paul Mwilambwe a indiqué que Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana ont été tués à cause du rapport élaboré par la Voix des sans Voix (VSV) sur le massacre des adeptes du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo en 2008 dans la province du Kongo Central, alors Bas-Congo.

Une opération de la police nationale congolaise diligentée dans cette partie du pays contre certaines personnes accusées de meurtre et d’orhestrer l’insécurité avait dégénéré provoquant environ 200 morts.

" ça, c'est le rapport de la Voix des sans Voix de mars 2008 sur la situation de massacre des adeptes de Bundu Dia Kongo; ça, c’est le rapport de l’ONU de mars 2008 sur les mêmes faits. Et quand vous lisez ces rapports, le nom de Christian Ngoy est cité. Raison pour laquelle Christian Ngoy m’avait révélé que Chebeya avait déjà fait le rapport contre moi, le général [John Numbi] et le président Kabila concernant le massacre de Bundu Dia Kongo. C’est ce qu’il m’avait dit. C’est qui était le mobole de son assassinat”, a relaté Paul Mwilambwe, brandissant les deux rapports devant la Cour.

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Une centaine de policiers, essentiellement du “Bataillon Simba”dirigé par le colonel Christian Ngoy Kenga Kenga, alors major; et de l'Unité de police intégrée (UPI) ont été déployés à à Matadi et dans les territoires de Luozi, Seke-Banza et Lukula.

Selon le rapport de l’ONU, près de 200 personnes ont été tuées au cours de ces opérations. Le gouvernement avait dénoncé la “légèreté de ce rapport” et avait avancé un bilan de 27 morts. Pourtant, le nombre d'éléments et la composition de la force de la PNC déployée, l'étendue géographique considérable des opérations, le type d'armes et de munitions utilisées, l'usage excessif de la force, les exécutions arbitraires commises, la destruction systématique des églises et de maisons du BDK, ainsi que le nombre important d'arrestations arbitraires avaient montré que les autorités auraient pu avoir pour objectif de réduire considérablement la capacité opérationnelle du BDK, d’après l’ONU.

Ivan Kasongo