Mgr Utembi après échange avec Tshisekedi : "il y a un temps pour tout, un temps pour réfléchir, pour se quereller. L'important c'est d'aller de l'avant"

Illustration
Félix Tshisekedi et les Prélats catholiques

Le Président de la République Félix Tshisekedi a échangé ce vendredi  26 novembre 2021 à la Cité  de l'Union Africaine avec les Évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo ( CENCO). Conduite par son président Mgr Marcel Utembi, la délégation épiscopale est constituée  de 18 évêques membres du comité  permanent de la CENCO dont fait partie le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque  métropolitain de Kinshasa.

Au menu de cette rencontre, plusieurs sujets d'actualités notamment les questions sécuritaires et politiques. Au sujet du processus électoral, Marcel Utembi a fait savoir qu'une étape a été franchie, l'important est d'aller de l'avant.

"Le processus électoral, c'est une dynamique, il y a une étape qui a déjà été franchie, il y a un temps pour tout, un temps pour réfléchir, un temps pour se quereller et un temps pour se concerter, un temps pour être réaliste, un temps pour prendre des décisions, l'important c'est d'aller de l'avant. Nous avons d'autres éléments de ce processus électoral qui nous engage l'église, l'État et d'autres partenaires comme par exemple l'éducation civique électorale, il y a aussi la mission d'observation électorale qui viendra mais il ne faut pas attendre 2023 pour en parler, ce mécanisme doit être déclencher dès aujourd'hui donc c'est celà les points autour desquels nous pouvons fédérer, mutualiser nos forces pour aller de l'avant afin de d'atteindre cet objectif qui consiste à assurer le bien-être du peuple congolais et à choisir des personnes idoines qui seront en mesure de répondre aux différents problèmes du peuple congolais" a dit Marcel Utembi à l'issue de l'entretien avec le Chef de l'État.

Et de poursuivre :

"Nous sommes appelés à collaborer, à travailler ensemble, le temporel, les politiques, les religieux tous nous devons conjuguer les efforts pour servir le peuple qui doit être le centre de notre préoccupation. Des gouvernants, des politiques, tout comme aussi des religieux, sur cette question nous n'avons pas de problème, nous regardons dans la même direction, même si par le moment, il y a des petits moments des petits couacs, ça ça ne manque jamais dans une organisation humaine, l'important c'est de voir dans la bonne direction et de chercher à recadrer les choses pour aller de l'avant".

Bien avant cette rencontre, les Chefs des institutions notamment le premier ministre Sama Lukonde, les présidents de deux chambres du parlement Modeste Bahati, Christophe Mboso et François Beya Conseiller Spécial du Chef de l'État en matière de sécurité ont été reçus successivement par le Cardinal Fridolin Ambongo Besungu pour le compte de l'église catholique et André Bokundoa, Président et représentant légal de l'église du Christ au Congo. L'objectif de ces rencontres, d'après les représentants des institutions était d'aplanir les divergences et frustrations nées des contradictions entre les institutions dont l’Assemblée nationale d’une part, et l’Eglise catholique et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) d’autre part à la suite de la mise en place du bureau de la commission électorale nationale indépendante (CENI) dans un contexte de manque de consensus. L'Église catholique et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) s'étaient opposées à la désignation de Denis Kadima à la tête de la CENI l’estimant proche du pouvoir.

Pendant ce temps, le ministère des laïcs protestants ( MILAPRO) et le Conseil de l'apostolat (CALCC) ne baisse pas les bras avec des actions de terrain pour exiger la dépolitisation de la commission électorale nationale indépendante et des réformes constitutionnelles pour des élections crédibles, transparentes, démocratiques, inclusives et apaisées en 2023. Une première marche a eu lieu samedi 13 novembre dernier à Kinshasa. Plusieurs personnalités ont pris part à cette manifestation encadrée par la police et qui s’est terminée sans incident.

Le lundi 22 novembre dernier, les mêmes structures avaient tenté, en dépit de l’interdiction de la ville, de tenir un sit-in devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Toutes les artères qui mènent vers la centrale électorale ont été bloquées par la police pour ne pas leur permettre de manifester dans ce coin de la ville qui, selon le gouverneur de la ville, fait partie de la zone neutre où la tenue de toutes manifestations a été interdite.

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, va échanger ce vendredi 26 novembre avec les délégués du Ministère des laïcs protestants (MILAPRO) et le Conseil de l'apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC) qui projettent une marche ce samedi 27 novembre ensemble avec quelques forces politiques et sociales du pays notamment la coalition Lamuka, le Front commun pour le Congo (FCC) et le comité laïc de coordination pour entre autres exiger la dépolitisation de la CENI.

Clément Muamba