Budget 2022 : la commission défense et sécurité consulte l'armée, la police et d'autres services en vue d’un plaidoyer à la commission Ecofin pour l'amélioration des crédits leur alloués

Parade de l'armée à l'état-major à Beni
Parade de l'armée à l'état-major à Beni

Dans le projet de budget 2022 déclaré recevable à l'Assemblée nationale, les services généraux de l’administration vont prendre 38,21 % de dépenses. Le ministère des finances et du budget se donnent 11% et le ministère de la Défense nationale 3,95%. Cette répartition était fustigée par plusieurs députés nationaux qui attendent voir la commission Ecofin améliorer notamment les lignes budgétaires de la défense en vue de faire face à l'insécurité grandissante dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.

À cet effet, la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale a débuté lundi 22 novembre 2021 les consultations des différents services de l'État en lien avec sa commission sur les différents besoins. Pour le premier jour, la commission a reçu l'armée et l'inspection générale de la police nationale congolaise.

« Nous avons le budget au niveau de l'Assemblée nationale, nous l’avons transmis à la commission Ecofin et cette dernière travaille. Tous les députés nationaux étaient unanimes, il y a eu des réactions pour dire qu’il faut mettre un accent sur nos services de défense et sécurité par rapport aussi à la situation que nous traversons actuellement. Donc ça nous a permis d'avoir une idée assez claire sur l'armée, quelles sont les priorités, qu'est-ce qu'on peut toucher pour essayer de voir si ça pourra être possible d'améliorer un peu certaines choses et permettre à notre armée d'être plus efficace sur terrain par rapport à la situation que nous traversons qui est pratiquement une situation de guerre. Après l'armée, on a reçu l'inspection générale de la police nationale congolaise », a dit à ACTUALITE.CD ce mardi 23 novembre le député national Bertin Mubonzi, Président de la commission défense et sécurité.

Après avoir recueilli les avis des services de sécurité, la commission défense et sécurité va entamer le processus de plaidoyer auprès de la commission Ecofin.

« Nous irons pour faire un plaidoyer au niveau de la commission Ecofin pour qu'on améliore, qu'on puisse majorer. Il y a des points importants par exemple pour lequel nous tenons absolument à ce que les choses bougent, c'est par exemple la rémunération du militaire », a-t-il ajouté.

Après l'armée et la police, la commission Défense et Sécurité va faire entendre l'agence nationale de renseignement (ANR), la Direction Générale de Migration ( DGM), la Détection militaire des activités anti-patrie est le renseignement militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo ( DEMIAP).

Dans sa réplique devant la représentation nationale, le Premier Ministre Sama Lukonde était revenu jeudi 18 novembre dernier sur les crédits alloués à la Défense nationale. Il a soutenu que « le Gouvernement ne souhaite pas s’y étendre pour respecter le caractère secret de ce secteur stratégique ». Selon lui, par rapport à l’exercice 2021, les secteurs de la Défense Nationale et de la Sécurité connaissent respectivement des accroissements des crédits de l’ordre de 22,62% et 32,47%. La défense tout particulièrement, constitue le troisième poste de dépenses après respectivement l’éducation et la santé, ajoute-t-il.

Revenant sur les critiques formulées notamment par le député Jacques Djoli qui s’était étendu longuement sur les 3,95% du budget national prévus dans la rubrique défense, Sama Lukonde a déclaré que « d’autres dépenses liées au secteur de la sécurité, considérées comme dépenses de souveraineté, sont exécutées sur d’autres lignes de crédit logées au Ministère du Budget, notamment dans le cadre des charges communes, des dépenses courantes et des crédits centralisés ».

Clément Muamba