Le gouvernement ne donne toujours pas l’identité des assaillants qui ont attaqué dans la nuit de dimanche les Forces armées de la République démocratique du Congo dans le groupement de Jomba (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. Jusqu’à ce lundi midi, les combats se poursuivent. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe indique que la réponse s’organise sur le terrain.
« Le ministre de La Défense est dans la zone. Le Chef d’état-major général de l’Armée est également dans la zone. Nous allons mettre en place une plateforme qui permettra de communiquer les informations au fur et à mesure. C’est une zone stratégique située à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. Dans la journée, on aura suffisamment d’éléments », a dit Patrick Muyaya au cours d’une conférence de presse à Bruxelles.
Il a ajouté : « C’est une situation qui arrive dans une période où l’état de siège a été lancé dans cette partie du pays. Cette partie connaît des situations similaires depuis deux décennies ».
Les villages du groupement de Jomba se vident. Les populations se dirigent notamment en Ouganda. Ce pays frontalier a autorisé l’entrée des réfugiés.
La société civile de Rutshuru redoute une nouvelle organisation des ex-combattants du Mouvement du 23 Mars (M23). Selon le chef de groupement de Jomba, les assaillants ont traversé en provenance du Rwanda.
En 2013, plus d’un millier de combattants M23 avaient été défaits sur la colline de Chanzu mettant fin à l’activisme de cette rébellion sur le sol congolais. Ces combattants avaient traversé au Rwanda pour les uns, et en Ouganda pour les autres. Dans ces deux pays voisins, les anciens M23 étaient cantonnés dans des camps et finalement, la plupart parmi eux étaient retournés au maquis dans le Rutshuru. Ils avaient tenté une nouvelle fois l’aventure militaire. Des affrontements les avaient opposés à l’armée congolaise dont deux hélicoptères étaient abattus dans la région. Les militaires et membres d’équipage de ces appareils étaient torturés et abattus par le M23.
Patrick Maki